close

expo

ArchivesMagazine

Boldini: « Les plaisirs et les jours » au Petit Palais

Boldini, le portraitiste italien est mis à l’honneur par Le Petit Palais dans cette grande exposition consacrée à l’artiste dont la dernière rétrospective en France remonte à plus de soixante ans. Pourtant, le portraitiste virtuose fut l’une des plus grandes gloires du Paris du tournant des XIXe et XXe siècles, en observateur attentif de la haute société qu’il admirait et fréquentait.
Une scénographie évocatrice et immersive accompagne un parcours riche de 150 œuvres mêlant peintures, dessins, gravures, costumes et accessoires de mode. À travers l’oeuvre de Boldini, l’exposition invite le public à revivre les plaisirs de la Belle Époque et l’effervescence d’une capitale à la pointe de la modernité.

Né en Italie à Ferrare en 1842, Boldini passe la majeure partie de sa vie dans la Ville Lumière.
Il est vite introduit dans les milieux artistiques et devient proche de Degas. Protégé du marchand Adolphe Goupil, il se fait remarquer par le choix de ses sujets qui évoquent la modernité et le bouillonnement de la vie parisienne. Boldini profite des loisirs qu’offre la capitale et sort tous les soirs au théâtre, au restaurant en emportant toujours avec lui ses crayons. Les lumières nocturnes créées par le nouvel éclairage électrique le fascinent ainsi que les mouvements incessants de cette ville qui ne s’arrête jamais. Les tableaux qu’il tire de ses croquis comme « Scène de fête au Moulin Rouge » témoignent de l’effervescence qui s’empare alors de la ville.

Portrait du comte Robert de Montesquiou 1897 Musée d’Orsay Paris

L’artiste se lie également d’amitié avec le caricaturiste Sem et le peintre Paul Helleu et tous les trois deviennent inséparables. Mais au-delà de ces scènes de genre, ce sont ses portraits qui vont lui apporter le succès. Boldini saisit d’une manière très moderne mais à contre-courant des avant-gardes tout ce que la capitale compte d’héritières, de princesses, de dandys, d’artistes et d’écrivains. Ses portraits qui vont fixer à jamais le tout-Paris de la Belle Époque sont comme les équivalents picturaux des personnages d’À la Recherche du temps perdu de Proust, l’un de ses plus grands admirateurs.

Portrait de Miss Bell-1903

Avec ces tableaux, le peintre témoigne également de son goût prononcé pour la mode. Il brosse à grands traits les plus belles tenues des couturiers Worth, Paul Poiret, Jacques Doucet et bien d’autres et développe, au fil de ces commandes, un style unique qui sera sa signature : une touche rapide, une attention à la pose du modèle, une mise en valeur de la ligne serpentine des corps. À travers les œuvres présentées, l’exposition livre un témoignage captivant et émouvant de ce Paris perdu.

Portrait de Lady Colin Campbell, née Gertrude
Elizabeth Blood, 1894

À travers l’œuvre de Boldini, l’exposition invite le public à revivre les plaisirs de la Belle Époque et l’effervescence d’une capitale à la pointe de la modernité.

read more
ArchivesMagazine

Thierry Mugler, le deuil d’un génie

Thierry Mugler est né à Strasbourg en 1948 dans un milieu bourgeois. Enfant solitaire, il s’échappe dans un monde imaginaire :  « Comme j’étais très seul, enfant, je rêvais, je lisais des illustrés, je fuguais dans la forêt voisine pour vivre dans une grotte comme Timour, l’homme des cavernes, héros de bandes dessinées de l’époque. J’imaginais des mondes à l’opposé de celui de la bonne société strasbourgeoise, dont je désespérais de jamais sortir. J’avais envie de m’évader ».

Il commence la danse classique à 9 ans et rejoint à 14 ans les ballets de l’opéra du Rhin. « Mes parents étaient désespéré et ne me l’ont pas pardonné, mais cela m’a libéré. Et la magie de la scène ne m’a plus quitté. »
La danse lui ouvre les portes du théâtre où il s’intéresse également aux jeux de lumière, à la mise en scène et à la création de costumes. Il garde de cette expérience de danseur classique, non seulement un talent développé pour l’expression corporelle, mais aussi le sens de la discipline du corps et de l’esprit. Il prend en parallèle des cours à l’école des Arts décoratifs de Strasbourg, pour y suivre un cursus d’architecte d’intérieur.

Photo Patrice Stable-Mugler collection 1995-1996

En 1969, à l’âge de vingt et un ans, il s’installe à Paris. Il découvre et fréquente le milieu homosexuel parisien, notamment le Fiacre, un bar-restaurant de Saint-Germain-des-Prés. Son allure, son style, puisqu’il porte ses propres créations, lui font très vite comprendre qu’il ne laisse pas indifférent.
Il vend des dessins et des croquis à des fabricants du Sentier. Il passe donc rapidement, en toute logique, au stylisme de vêtements qu’il expose à partir de 1970 dans la boutique parisienne « Gudule », sorte de « Colette » ou de « Maria Luisa » de l’époque. Devenu styliste indépendant, il commence a travailler pour diverses grandes maisons de prêt-à-porter à Paris comme à l’internationale.

En 1973, il crée sa première collection « Café de Paris ». Citadine et sophistiquée, à contre-courant des tendances du moment, la collection annonce un retour à l’image d’une femme sexy, parisienne, aguichante et sûre d’elle, déjà très fortement marqué par l’élégance sobre et intemporelle des actrices hitchcockiennes.


Ce sont les prémices d’une hyperféminité qu’il développera tout au long de sa prolifique carrière. Il affirme déjà son style, alliant classicisme et modernité, une silhouette épurée et sexy, loin de la mode « baba-cool » et des standards vestimentaires du moment.
À contre-courant d’une mode folklorique et déstructurée, Thierry Mugler crée une société à son nom associé à parts égales avec Alain Caradeuc pour développer sa mode féminine et lancer un ligne masculine.

Son nom commence a circuler. En 1978, Fabrice Emaer, propriétaire du mythique Palace lui demande d’habiller les serveurs. Il créera une combinaison constituée de coton rouge avec des épaulettes et une ceinture en lamé or. La même année, il ouvre sa première boutique à Paris, place des Victoires (dans le 1er arrondissement), aménagée par la célèbre architecte Andrée Putman.


Il lance également une collection pour homme : il retravaille le classique vestiaire masculin et lui donne un style résolument moderne. Une coupe nette, précise, structurée grâce aux épaulettes, qui dessine une silhouette facilement reconnaissable : une allure dynamique et élancée, totalement en phase avec l’air du temps.

 

Dès le début des années 1980, Thierry Mugler acquiert une renommée internationale et ses collections rencontrent un succès commercial. Il fait parti des mousquetaires de la Mode: Jean-Paul Gaultier, Claude Montana, Chantal Thomas et lui.


À l’invitation de la Chambre syndicale de La haute couture, il réalise dans les années 1990 sa première collection en tant que « membre invité » de la haute couture.
Il hisse la mode au rang d’art visuel : ses défilés de mode, conçus comme des spectacles à part entière, attirent les stars du monde entier aussi bien au premier rang que sur le podium. On verra défiler Cyd Charisse, Tippi Hedren, Amanda Lear, les soeurs Kessler, Diana Ross, Ivana Trump… aux côtés des tops models du moment mélangés à quelques stars du X!

La presse est quasiment unanime sauf certains articles qui critiquent l’aspect « caricatural » de ses créations où les thèmes de la guerre, des amazones, de la domination sont présents, jugées notamment dégradantes pour l’image de la femme, alors qu’il représente un femme forte, et résolument féministe.

En 1989, il crée les costumes de la première tournée de Mylène Farmer, et collabore à nouveau avec la chanteuse dans les années 1990 pour certains de ses clips (XXL, Souviens-toi du jour…).
Il refuse de réaliser les costumes du film « Cotton Club » de Francis Ford Coppola ou encore ceux de Michael Jackson pour sa tournée « Dangerous », tout comme les propositions de Madonna ou encore de Bernard Arnault, lequel lui aurait proposé de reprendre la direction de Dior.

En 1992, il lance avec le concours du groupe Clarins les parfums Mugler, entité séparée de la couture dont il occupe le poste de directeur artistique. Son premier parfum « Angel », révolutionnaire par son flacon ressourçable, en forme d’étoile et son jus particulier, reste aujourd’hui encore un des plus grands succès de la parfumerie dans le monde.

En 1992 également, il a été choisi pour réaliser les costumes du clip de Georges Michael « Too Funky ». Mais il a également voulu apposer sa patte dans l’histoire du clip, dont résulte une version alternative bien plus subversive que l’originale.
En 1997, la maison Thierry Mugler est finalement rachetée par le groupe Clarins.
En 2002, Thierry Mugler, décide de quitter le monde de la mode pour explorer d’autres formes d’expressions artistiques mais restera impliqué dans la direction artistique de sa marque jusqu’en 2013.


Clarins ferme la partie « couture », déficitaire, de la marque en 2003. D’autres stylistes se succèderont pour les collections de prêt-à-porter et les accessoires de la marque comme Rosemary Rodriguez (de 2008 à 2011) puis Nicolas Formichetti (de 2009 à 2013), David Koma (de 2013 à 2017) et enfin Cassey Cadwallader depuis 2017.

En 2019, après 20 ans sans avoir créé de nouvelle pièce de sa main, il dessine la robe qu’a porté Kim Kardashian au Met Gala. Cette création est directement influencée par les pièces d’archives faisant écho à la rétrospective Mugler au musée des beaux-arts de Montréal.

Cette exposition est présentée depuis septembre 2021 et jusqu’au 24 avril 2022 au Musée des Arts Décoratifs de Paris.

read more
ArchivesBlogMagazine

Ahmed Al-Maadheed, expostion au Legacy Store

Pour sa première exposition parisienne, Ahmed Al-Maadheed présente jusqu’au 17 janvier 2022, une série d’œuvres inédites, placée sous le signe de la rencontre entre Doha et Paris. Le parcours artistique scénographié chez Legacy rassemble une vingtaine de peintures résolument contemporaines, dans lesquelles Ahmed aborde les grandes thématiques de la culture qatarie, où se mêlent graphisme, peinture, gravure et calligraphie.
Rimal (sable) Art Exhibition célèbre la beauté de son environnement tout en nuance, à mi-chemin entre modernité et tradition. Ses coups de pinceaux dynamiques et les couleurs vives utilisées dans ses peintures reflètent l’énergie créative de sa démarche sur fond d’ouverture culturelle.

Ahmed Al-Maadheed est un artiste international reconnu pour avoir créé l’icône « Tamim the Glorious » à l’effigie de l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, lors de la crise du Golfe en 2017.
Devenu emblématique, le portrait phénomène imaginé par l’artiste s’est propagé avec fulgurance sur les réseaux sociaux et dans les médias du monde entier. Son œuvre inspirée du pochoir est alors visible partout dans les rues de Doha, tant sur les voitures que les murs des bâtiments, remportant un succès sans précédent auprès de l’opinion publique et des qataris qui se l’approprient au quotidien, propulsant le jeune créatif au rang de figure incontournable de la nouvelle scène artistique du Qatar.

L’aventure commence en 2009, lorsqu’il lance son agence de création à 23 ans. Il multiplie les collaborations et réalise des campagnes d’envergure sur un large éventail de projets, notamment pour les grands événements culturels et sportifs du Qatar. En parallèle, il produit des films d’animation diffusés sur les médias locaux.
Aujourd’hui, Ahmed est l’artiste figure de proue du Qatar, reconnu sur la scène internationale représentant le renouveau artistique de son pays. Son œuvre devenue virale est aujourd’hui un symbole de constance, de loyauté et de détermination. En phase avec son temps, il publie son travail sur les réseaux sociaux pour continuer à transmettre son art porteur d’un message universel et son expérience aux jeunes générations. Son impulsion créative en perpétuelle effervescence le pousse à développer des projets toujours plus surprenants, uniques et positifs.

Legacy store propose une nouvelle expérience dans l’univers de l’hôtellerie internationale. Créée en 2019 par Sébastien Chapelle & BOW Group, Legacy est une boutique avant-gardiste spécialement conçue pour les hôtels de luxe. Avant de gagner les plus grandes capitales du globe la première du genre a ouvert au cœur de l’Hôtel Barrière Le Fouquet’s Paris à deux pas des Champs-Élysées.
Ce lieu inédit invite les visiteurs à la découverte de services personnalisés et de produits exclusifs dont les créations les plus recherchées dans les univers du high tech, de l’art de vivre, de l’horlogerie, du grooming, de l’accessoire et de la joaillerie, ainsi qu’une sélection de beaux livres et un espace dédié au voyage sous toutes ses formes. À découvrir sur www.legacy.paris

Ahmed Al-Maadheed «Rimal exhibition» – Exposition ouverte au public – 08 déc. 2021 – 17 janv. 2022 – Ouvert tous les jours de 10h à 19h. Legacy store – Hôtel Barrière Le Fouquet’s Paris – 46 avenue George V – Paris 8

Instagram : @ahmedbinmajed
www.ahmedbinmajed.com

Instagram : @legacyconceptstore

 

read more
ArchivesLifestyleMagazine

CHANEL: Rétrospective au Palais Galliera

À la faveur de sa réouverture après des travaux d’extension, le Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris, présente la première rétrospective à Paris d’une couturière hors normes : Gabrielle Chanel (1883-1971).

H. Kollar – G.Chanel au Ritz

En effet, après une importante campagne de travaux, le Palais Galliera peut désormais présenter sur deux étages des expositions temporaires de plus grande envergure ou bien exposer sa collection permanente. Aménagées dans les caves voûtées en briques rouges et pierres de taille, sur une superficie de plus de 700 m², les nouvelles salles améliorent l’expérience de visite du public. L’offre de services est également développée grâce à la création d’une salle d’atelier pour les activités culturelles et pédagogiques au rez-de-jardin et d’une librairie au rez-de-chaussée.
La fermeture pour travaux du Palais Galliera aura enfin été l’occasion de rénover 5 000 m² de magnifiques façades et ornements architecturaux.

Photo GM – Palais Galliera

L’occasion de re découvrir le lieu en visitant la rétrospective consacrée à Chanel. Dans ces années où Paul Poiret domine la mode féminine, Gabrielle Chanel, va dès 1912, à Deauville, puis à Biarritz et Paris, révolutionner le monde de la couture, imprimer sur le corps de ses contemporaines un véritable manifeste de mode.

Avedon – Gabrielle Chanel & Suzy Parker. 1959

Chronologique, la première partie évoque ses débuts avec quelques pièces emblématiques dont la fameuse marinière en jersey de 1916; elle invite à suivre l’évolution du style de Chanel à l’allure chic : des petites robes noires et modèles sport des Années folles jusqu’aux robes sophistiquées des années 30. Une salle est consacrée au N°5 créé en 1921, quintessence de l’esprit de « Coco » Chanel.

N°5 de Chanel

En regard du parcours articulé en dix chapitres, dix portraits photographiques de Gabrielle Chanel ponctuent la scénographie et affirment combien la couturière a incarné sa marque. Puis vient la guerre, la fermeture de la maison de couture…seule subsiste à Paris au 31, rue Cambon la vente des parfums et des accessoires. Viennent ensuite Christian Dior et le New Look, ce style corseté qu’elle conteste. Gabrielle Chanel réagit avec son retour à la couture en 1954 et, à contre-courant, réaffirme son manifeste de mode.

F.Kollar – mannequin descendant l’escalier rue Cambon.

Thématique, la seconde partie de l’exposition invite à décrypter ses codes vestimentaires : tailleur en tweed gansé, escarpin bicolore, sac matelassé 2.55, couleurs noir et beige bien sûr, mais aussi rouge, blanc et or… sans oublier les bijoux fantaisie et de haute joaillerie indispensables à la silhouette de Chanel.

Robes du soir rouges PE 1955 et AH 1970-1971

Gabrielle Chanel. Manifeste de mode occupe une surface de près de 1500 m– dont les nouvelles galeries ouvertes en rez-de-jardin. Sur un parcours jalonné de plus de 350 pièces issues des collections de Galliera, du Patrimoine de la Maison, de musées internationaux – le Victoria & Albert Museum de Londres, le De Young Museum de San Francisco, le Museo de la Moda de Santiago du Chili, le MoMu d’Anvers… et de collections particulières, cette exposition est une invitation à découvrir un univers et un style intemporels.

GABRIELLE CHANEL. MANIFESTE DE MODE – Du 1er octobre 2020 au 14 mars 2021
Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris
10, Avenue Pierre-Ier-de-Serbie 75116 Paris

read more