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Alber Elbaz: « Je veux travailler avec des gens que j’aime et faire des choses que j’adore »

Alber Elbaz (sans « t » : car dans la tradition hébraïque, modifier son nom, c’est vouloir changer son destin) est né au Maroc et a commencé sa carrière en 1985 avec le créateur américain Geoffrey Beene à New York avant d’être engagé par Guy Laroche où il ne restera qu’un an. Remarqué par Pierre Bergé, il avait ensuite pris la difficile succession d’Yves Saint Laurent pour la ligne de prêt-à-porter du couturier français en 1998 avant de la quitter du jour au lendemain en 2000 suite au rachat par Gucci et de rejoindre Lanvin en 2001. Il y sera directeur artistique des collections accessoires et prêt-à-porter femme et y apportera sa touche avant-gardiste tout en respectant les codes d’élégance et de sobriété de la marque. Pendant quatorze ans, il a réussi le tour de force de replacer la plus ancienne maison de couture française, fondée par Jeanne Lanvin en 1889, au firmament de la planète mode, lui redonnant succès et notoriété. Chez Lanvin, il affirme son style et sa vision de la mode pour les femmes. Une mode fonctionnelle qui doit accompagner leurs corps et les mettre en valeur. Il avait également signé une collection capsule « Lanvin » en 2010 pour le géant du prêt-à-porter suédois H&M. En 2015, à la suite de nombreux désaccords avec Shaw-Lan Wang, propriétaire de la marque, il est évincé de la maison Lanvin. Un départ brutal et traumatisant pour le créateur, qui aura du mal à s’en remettre et qui le mènera vers la dépression.

Pendant les quatre années suivantes, il se fera discret, travaillant sur quelques collaborations. Il en a notamment signé une pour Tod’s portant sur des sacs et des chaussures et une autre avec les baskets Converse. Perfectionniste, Alber Elbaz pouvait travailler des journées sur le dessin d’une silhouette ou l’ordre de passage des mannequins pour le prochain show, pour mieux tout chambouler la veille du jour J. Courtisé par les autres maisons, il a toujours refusé toutes les offres, même celles de Dior. 

Fin 2019, il s’associe au suisse Richemont dans le but de créer sa propre griffe « AZ Factory », la première maison de mode de luxe 100 % digitale, uniquement tournée vers le e-commerce pour une mode qu’il veut « fonctionnelle et qui convient à tout le monde ». « C’est un nouveau départ. Une marque de luxe digitale basée sur l’innovation et la technologie, mais avant tout, un lieu où faire des expériences et essayer de nouvelles idées », avait-il déclaré lors du lancement de sa marque. Amusant pour celui qui n’était pas spécialement féru de nouvelles technologies.

Un nouveau départ qui tourne court et qui laisse un monde de la Mode en deuil, quelques mois après le décès de Pierre Cardin, et celui de Kenzo, mort également du Covid-19. « Alber Elbaz le couturier fin, sage et capricieux qui a donné la priorité aux femmes, nous a quittés à 59 ans après trois semaines de lutte contre le Covid », a affirmé sur Instagram, la papesse de la mode, l’Américaine Suzy Menkes.

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Guy Laroche – collection Madame C. printemps-été 2020

Guy Laroche propose une mini collection homme, sensuelle et sulfureuse pour la saison été 2020.

« Une femme élégante pousse la lourde porte en verre d’une boutique de luxe avenue Montaigne. Elle foule d’un pas décidé une épaisse moquette imprimé du logo marron et blanc Guy Laroche. »
Madame C. (jouée par l’actrice Françoise Fabian dans cet extrait du film sorti sur les écrans en 1977) incarne cette célèbre directrice d’agence de call-girls qui fit trembler le Tout-Paris jde la fin des années 60 jusqu’à l’aube des années 80. Cette collection est dédiée à ces filles et ces garçons libres qui pour quelques billets de cinq cents francs ont contribué au lustre de la France. » déclare Richard René pour Guy Laroche.

Cette collection est l’occasion, pour la maison fondée en 1957 de relancer sa ligne homme en dévoilant ces premières silhouettes à porter avec l’attitude nonchalante et sexy, propre aux félins apprivoisés qui arpentent les lobbys feutrés des palaces, en sandales grecques et pantalons de toile, veste, chemise et manteau imprimés du logo oversize des années 70, pull fin et mini short, comme si de rien n’était. La collection joue sur trois couleurs: le blanc, le noir et bien sur le marron du fameux logo seventies.

L’élégance nonchalante d’un costume blanc porté sur une chemise largement ouverte et des sandales, un blouson de daim ultra fin à même le torse associé à un micro short logotisé semblant revenir d’une virée à Ibiza, une combinaison taille basse confortable et chic, un ensemble composé d’un pantalon porté sous une tunique en voile, réinterprétation élégante d’une silhouette « baba cool » de Katmandou… le tout saupoudré d’accessoires clin d’oeil comme une maxi pochette imprimée de billets de 500 francs, les célèbres Pascal, mis en circulation en 69, année érotique.

On pourra bien sur trouver des tenues plus classiques dans la collection Homme, mais attachons-nous plutôt à la renaissance du style Laroche. Celui d’un couturier et d’une maison  qui était capable de sublimer une silhouette « de la rue » pour en livrer une version Chic digne des podiums, et qui savait « oser », comme oser déshabiller Mireille Darc en l’habillant d’un fourreau noir, mais ça c’est une autre histoire que nous vous raconterons prochainement.

www.guylaroche.com

 

 

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