close

bordeaux

ArchivesGastronomieLifestyle

Vins, champagnes et autres boissons de Noël 2023

Noël est presque là, dans 2 jours, tout près de nous. On s’affaire aux derniers cadeaux, aux concertations autour des idées de menus : du saumon, du caviar ou des œufs de limpes  pour l’entrée…Et puis non, de toute façon il y aura déjà trop à l’apéritif, avec les roulés aux pestos, et blinis au tarama,…Pour le plat on fait une dinde aux marrons ou de l’autruche braisée façon Wellington ? Et les desserts… LE dessert ! LA bûche… ou non, pas du tout, pas de bûche, pas encore, pas cette année… et puis si finalement, c’est la tradition et la tradition à cela de bon que au final elle pousse la création, pour surprendre en faisant et défaisant les codes. Ok. Le menu est prêt. Mais il reste une question de taille : de l’apéritif au dessert, qu’allons nous boire pour accompagner ces festivités. Voici quelques idées pour vous :


Les cocktails pour bien commencer :On a toujours envie de faire bon effet, de surprendre, d’innover, mais y a tellement de choses à préparer pour ce rveillon ou le dejeuner du lendemain, le 25…on à deux super solutions pour vous de premix, comprenez des bouteilles de cocktails, tout fait, pret à boire, par des barmann, que dis je des mixologues amoureux des elixirs :


Il y a la team de MXO cocktails qui vous propose une belle variété de cocktails à la mode avec des twists originaux : Pornstar Martini, basilic & Darjeeling, Negroni, Romarin & Poivre de Timuut, Cosmopolitan Hibiscus & red Pepper.


Dans la sélection cadeaux de Noël de cette année on vous parlait du Vieux carré et de leur talent de créateur de cocktails. La team du Vieux carré propose également des prémix dans de très jolie bouteille sur place ou à partager chez vous avec vos amis : Du vintage au programme avec des cocktails tels que Vieux Carré, Old Fashioned, Negroni, Sazerac, Manhattan et bien d’autres.


Pour commander :
https://www.vieuxcarre.fr/boutique

Les Blancs :

Mâcon-Pénonne, Cave de Lugny, un 100% Chardonnay, sur des notes de mirabelle et de pêche, fruits frais, belle tension équilibré, sur une finale délicatement miellé.

Patrick Baudouin, Le Cronillard, Anjou, 2020, Du chenin !!! On adore ça ! Et surtout quand ils sont aussi bien traités, élevés sur des schistes, il y a un mélange de fruits secs, amende, et d’agrumes délicat, zist de citron doux, de sucrosité miélée, délicate, qui pointe et une tension bien minérale, un vin extraordinaire, à mettre sur les tables des fêtes.

Château Pajzos, Tokaji, 2017, La Hongrie à cette appellation « Tokaji » qui est à découvrir ou redécouvrir. Des vins or, aux notes sucrées, vin de dessert ou pour accompagner un foie gras pour ceux qui aime la sucrosité sur le salé. Une belle expérience sur du chocolat. 


Les rouges :

Climat N3, de Lionel Gosseaume, un vin, une couleur profonde noir/rouge, des notes de fruits des bois noir et rouge eux aussi, avec une pointe de violette. Son terroir silex lui apporte une belle structure minérale et de tension. 


Baron de Brane, Margaux, 2021, Second vin du château, typique des Margaux, puissant, beau tanin, fruité rouge, belle longueur, élégance des grands bordeaux, boisé, jeune bien sûr mais qui goûte déjà, belle garde en perspective.


Le zouave, Crozes-Hermitage, 2021, Jean Esprit : Vin riche et profond d’une grande complexité aromatique avec de la finesse. Notes de petits fruits rouges, de zan, d’épices et de cacao.


Les bulles :

Boizel, blanc de blancs, Très beau champagne de famille, note fleur blanche de Chouilly, la minéralité strucutrante du Mesnil-sur-Oger, la puissance de la tension d’Avize et l’élégant fruité jaune de Vertus. Des cépages d’exception pour un vin d’une ampleur et d’une longueur remarquable. Une très belle expression de Chardonnay dans toutes sa palette des grands crus.


Mandois 2018, blanc de blancs,  une cuvée subtile, au nez des arômes de citron meringué, d’ananas, d’abricots et de pêches. L’attaque en bouche est souple avec une belle minéralité issue des sous-sols crayeux, avec un final crémeux sur une pointe de vanille. 


Domaine Carrel & Senger, Altitude 1161 blanc, pour complétement changer un vin effervescent de Savoie, sur des notes citronnés, frais et gourmand. 

Les rhums :

Trois rivières propose pour son Rhum vieux agricole 12ans d’âge, un coffret exceptionnel fait par un artisan moriquinier : il est signé Atelier Po! encore vif et puissant, il est élégant avec un goût de canne à sucre bien présent et un fond de raisins de corinthe et de fruits exotiques comme la passion fraîche, sur un final légèrement boisé. Finish en fut de bourbon. Un beau et bon cadeau.


Barcelo Imperial, Ron Dominican, de tradition espagnole, élaboré à Saint Domingue en République Dominicaine. Le rhum Barcelo Imperial est issu d’un assemblage de rhums âgés de 4 à 11 ans. Des notes de caramel et de vanille intense.

Rhum J.M, La Dame Jeanne N2, assemblage de vieux millésime 2000, 2001, 2013 et 2014, ayant bénéficié d’un vieillissement de 8 à 22 ans, et embouteillé brut de fût. Attention pépite, notes de vanille au nez, puissant et équilibré, en bouche on est sur le réglisse eles notes de fruits compotés. Très belle longueur sur des pointes fumées.

Les whiskeys :

Tokinoka Black, sake cask Finish, la distillerie White Oak offre ici un joli blend, Au nez ce sont des notes de mangue et papaye, avec des arômes toastés et une pointe de vanille.
En bouche on va retrouver les fruits exotiques et la vanille. puis l’orange, mandarine. Finale épicée : poivre et gingembre et quelques notes boisées. Frais, il ouvre le palais.


Soligny, Aube, le 1er single malte de cette maison prometteuse,
au nez c’est très net des notes de céréales, de châtaigne, de thé noir et de cuir chaud, de réglisse aussi et de paille à peine fumée. Bien sec en bouche.

Et pour finir, un bon café :

Pour bien finir un repas il faut un bon café. L’Arbre à café vient de faire les premières récoltes de ses plantations, sur les terres de sa ferme Finca Mariposa (35 ha de café en biodynamie et en agroforesterie), au Pérou. Il existe 7 déclinaisons de café pour cette ferme. Nous avons eu un petit faible pour le Mariposa Reina, qui est parfait pour faire des espresso machine. Les nots sont douces et fruité, avec une belle onctuosité en tasse, presque beurre noisette, sur des notes de fruits jaunes très délicatement acidulé comme la mirabelle.

Sélection faite par Alexis Dumétier

read more
ArchivesHorlogerieMagazine

La REVERSO fête ses 90 ans!

À l’occasion du 90e anniversaire de la Reverso en 2021, Jaeger-LeCoultre réinterprète l’un de ses modèles emblématiques. A cette occasion est lancée en édition limitée avec un cadran bordeaux et un boîtier en or rose, la Reverso Tribute Duoface Fagliano qui rend hommage à un design d’une longévité exceptionnelle.
Créée dans les années 30, à l’apogée du style Art déco, la Reverso a été imaginée pour répondre aux besoins du gentleman sportif moderne de l’époque, notamment du joueur de polo. Mêlant parfaitement le design à la fonctionnalité, avec des lignes épurées et un boîtier qui se retourne, la Reverso est devenue l’une des montres les plus emblématiques, une icône à l’état pur.

Peu après son introduction, à mesure que les créateurs de tendance de tous horizons ont adopté la Reverso, de nouvelles variantes de celle-ci ont vu le jour. Avant même que la montre ne souffle sa première bougie, des cadrans colorés sont apparus, créant ainsi un contraste saisissant avec le boîtier en métal et conférant une note de style à la sobriété de sa silhouette. La nouvelle édition limitée n’est pas sans nous rappeler les premières éditions de Reverso en couleur. Cette pièce signature de la Manufacture Jaeger-LeCoultre viendra à coup sûr enrichir l’histoire de Reverso.

Depuis sa création, la montre Reverso traverse le temps et les modes tout en préservant avec une rigoureuse précision les codes de la tradition Art déco qui la caractérisent. Lignes simples et épurées. Boîtier rectangulaire emblématique. Godrons typiques. Système de réversibilité.

La première Reverso voit le jour en 1931, mais le concept né un an auparavant dans un club de polo britannique de l’Inde coloniale. César de Trey, citoyen helvétique, distributeur de montres de luxe, est alors de passage dans le pays pour affaires. À l’issue d’une partie de polo, l’un des joueurs – un officier de l’armée britannique – montre à de Trey son garde-temps à la glace brisée et le met au défi de mettre au point un modèle suffisamment robuste pour supporter les chocs occasionnés par la pratique du polo sans s’en trouver altéré.

César de Trey envisage de solutionner ce problème au moyen d’une montre réversible et confie l’étude de ce projet à Jacques-David LeCoultre avec lequel il entretenait déjà de nombreuses relations d’affaires. La Manufacture Le Coultre n’ayant, à l’époque, que peu d’expérience dans la fabrication de boitiers, Jacques-David Lecoultre se tourne vers son partenaire parisien Edmond Jaeger, qui charge l’ingénieur René-Alfred Chauvot de concrétiser ce projet.

Le 4 mars 1931, René Chauvot dépose un brevet pour une « montre susceptible de coulisser dans son support et pouvant se retourner sur elle-même». Grâce à ce mécanisme, le porteur du garde-temps peut faire pivoter le boîtier à 180 degrés pour protéger son cadran. Le 25 juillet 1931 est signé le contrat par lequel René Chauvot renonce définitivement à ses droits en contrepartie du paiement comptant de 10’000 francs suisses auxquels s’ajoutaient 2,5 francs suisses pour chaque montre vendue avec un boitier de sa conception. L’idée révolutionnaire est baptisée Reverso – du latin « je me retourne ».

Afin de tenir l’objectif d’une commercialisation avant la fin de 1931, la production des boitiers est confiée à la maison Wenger. Faute de calibres LeCoultre suffisamment fins pour être utilisés dans ce boitier si particulier, la fourniture des premiers mouvements est temporairement sous-traitée à la société Tavannes Watch Co . Ce n’est qu’à partir du second semestre de 1933 que les montres Reverso embarquent des mouvements fabriquées en interne par la Manufacture LeCoultre. Remarquable pour l’époque, la version « Luxe » de la Reverso disposait dès 1931 d’un verre incassable, en saphir synthétique.

Aujourd’hui, la montre est reconnue de tous comme un symbole du design Art Déco et un modèle emblématique de l’histoire horlogère. Réversible comme son nom l’indique, celle qui devient rapidement une icône bien au-delà des frontières suisses se retourne d’un glissement de doigt sur son boîtier, laissant apparaître un verso plein, volontiers personnalisable ou un deuxième cadran.
Afin de démontrer son éternelle jeunesse, et pour entourer le modèle Reverso Tribute Duoface Fagliano Limited, Jaeger-Lecoultre présente d’autres  nouveaux modèles :

• Reverso Tribute Small Seconds
• Reverso Tribute Duoface
• Reverso One Duetto

read more
ArchivesBlogLifestyle

Comment prolonger l’été dans nos régions de France

Castillon la Bataille

Pour les vacances quoi de mieux que de découvrir nos régions. En Aquitaine, proche de Bordeaux, se trouve l’appellation Castillon côtes de Bordeaux.

Il est possible d’y visiter de superbes châteaux comme celui de Pitray, de la Pierrière, de Bois Joli qui sont riches d’histoires et de splendeurs architecturales.

La visite de ces lieux historiques est l’occasion de rencontrer les propriétaires qui sont aussi des vignerons. On mêle ainsi visite culturelle, découverte gourmande et oenologique.

Nous sommes dans la région de Saint-Emilion et l’appelation Castillon côtes de Bordeaux est peu connue mais elle mérite de s’y intéresser tant la qualité de ses vins rouges ou rosés est remarquable.

Nous avons rencontré le fantasque Christian Jacquement vigneron de Franc la fleur qui crée des vins natures superbes dans une région où il est nécessaire de faire évoluer les mentalités sur le sujet. Ancien professeur de mathématiques, touche à tout, père de 7enfants, amoureux de la nature et de la vie, Christian est passionné et passionnant.

Ces vins rouges natures sont très bien réalisés, sur le fruit confit, avec beaucoup de rondeur et de corps.

Son obsession: des vins avec zéro intrants (comprenez produits chimiques ajoutés), zéro pesticide, zero engrais chimique. Bref, Christian nous veut du bien et la qualité de ses vins est irréprochable.

Christian a repris le domaine de Franc la Fleur depuis peu mais déjà ses vins se font connaitre.

 

Certains de ces domaines viticoles proposent également le gîte. Une bonne manière de découvrir la région en étant chez le vigneron. Comme le domaine du Clos Vieux Rochers que nous avons testé pour vous.

Stephen et Robert, les propriétaires, sont deux anglais venus s’installer ici par amour du vin et de la région il y a 3 ans. Partis d’une ruine, ils ont tout rénové pour faire renaître le domaine viticole.

Leur passion première était l’hôtelerie. Ils ont donc décidé de construire un gîte de 4 chambres doubles dans l’une des dépendances de leurs domaines.

Ainsi logé au coeur de l’appellation de Castillon Côtes de Bordeaux, il est très facile de découvrir les autres domaines, et festivités proposées au coeur de l’été.

 

Chaque année, il y a le festival de jazz de Saint-Emilion avec toujours de belles affiches. Tout l’été jusqu’au 25 août, il y a le spectacle historique de Castillon la Bataille mis en scène par Eric Le Collen.

Un spectacle grandiose sur une scène de 7 hectares, avec plus de 400 acteurs dont la plupart sont des bénévoles, 50 chevaux, des projections vidéos et de la pirotechnie. Un spectacle qui existe depuis plus de 40 ans et qui chaque année parvient à se renouveler.

Le spectacle dure 1h30 et nous raconte un pan d’histoire méconnu. Il nous fait basculer dans la vie moyenne âgeuse. On y retrouve notamment des scènes de marché, les vendanges et la bataille de Castillon qui marqua le tournant de la chevalerie.

 

Le Bordelais est une belle région viticole et riche en histoires! De ballades bucoliques en dégustations oenologiques, une manière ludique de découvrir notre patrimoine.

 

 

 

www.castillon-cotesdebordeaux.com

www.castillon-cotesdebordeaux.com/vigneron/clos-vieux-rochers

www.batailledecastillon.com

 

Article écrit par Alexis Dumétier

 

 

 

 

read more
ArchivesBlogLifestyleMagazine

Le Saint-James et le chef Nicolas MAGIE par Alexis Dumetier

 

L’Hôtel Saint James

Cet hôtel composé de 18 chambres et 3 suites, a été créé par Jean Nouvel en 1989 et offre une superbe vue sur les vignes et sur Bordeaux.

J’ai eu accès à la suite N°9. 70 m2 de lignes épurées et de blanc. Au sol du béton brut et sur les murs du marmorino sur lequel se reflète la lumière du jour. Au milieu de la pièce, en hauteur, trône un lit îlot, comme une sorte de tour de guet sur les vignes. Le plus surprenant est la présence d’une Harley Davidson dans la suite, pour se rêver en motard de la série « Chips ».

Cette suite possède une douche et une baignoire, comble du plaisir. La douche à l’italienne toute en marbre est splendide et très spacieuse. Cette chambre possède sur toute sa longueur une terrasse avec vue sur les vignes, isolée du reste de l’hôtel et des regards indiscrets. Une fois la nuit venue un éclairage au LED, vert,éclaire les vignes alors plongées dans l’obscurité de la nuit. Cet éclairage s’éteind passée une certaine heure pour vous laisser dormir.

Au dernier étage il y a une suite avec un jacuzzi sur une grande terrasse, qui offre une vue surplombant Bordeaux, parfaite pour une nuit de noces sous un ciel étoilé. Le parc du Saint-James dispose d’une piscine chauffée, voisine des vignes. Il s’agit d’un élégant couloir de nage, long de 25 mètres, également dessiné par Jean Nouvel, reconnaissable à son inattendu liner noir.

Le Saint-James c’est aussi un parc de 4 hectares qui abrite 950 pieds de vigne. C’est le deuxième plus petit vignoble de la région bordelaise en AOC, juste derrière celui de l’aéroport de Mérignac. Au Saint-James, on ne produit que du vin rouge, baptisé en toute simplicité le « Vin-du-Jardin ». Cette production quasi confidentielle se limite à quelques 600 bouteilles « les bonnes années ». Et au fond du jardin les deux mascottes du Saint-James: Gin et Tonic, deux moutons.

L’hôtel possède une école de cuisine, un restaurant et une cave remarquable, de quelques 20 000 bouteilles et 2 000 références dont tous les grands crus classés! A la tête du restaurant du Saint-James, Nicolas MAGIE, un enfant du pays, une étoile au guide Michelin.

La dégustation :

Le repas fût superbe. Pour commencer un cocktail maison : champagne, Lillet et sirop d’orgeat, qui donne la sensation de boire une frangipane liquide et fraîche.

Le menu dégustation a commencé avec du caviar Osciètre, très fin, peu iodé et peu salé, travaillé à la cuillère, ce qui le rend fondant; relevé par un sorbet surprenant au céleri qui équilibre le plat avec une grande justesse. Pour continuer, nous avons eu des gamberro, grillées à la perfection ! Avec de la truffe du Périgord, arrivée en cette saison à la pleine expression de sa saveur. Une véritable explosion gustative. Nous poursuivons avec un Bar de ligne Ikéjimé, une technique traditionnelle japonaise pour tuer le poisson, de manière à ne pas stresser les chaires du poisson. Pour la viande, ce fût un chevreuil rôti sur bogue de marrons avec sauce grand veneur, une sauce classique mais particulièrement difficile à exécuter. Nicolas MAGIE la maîtrise parfaitement, nous nous sommes régalés. S’en est suivie une idée surprenante et tout à fait délicieuse : foie gras, betterave et ormeau, un assemblage terre/mer réussi. Un plateau de fromage pantagruélique et divinement affiné. Pour finir une série de desserts très crémeux et sucrés.

Le sommelier Adrien Champigny a accompagné tout le repas d’accords mets et vins somptueux. Notamment pour les desserts avec un vin liquoreux du Mas Julien, Cartagène de 2014, issu de l’agriculture biologique à découvrir.

Interview du chef Nicolas MAGIE par Alexis Dumetier :

  • D’où vous vient votre amour pour la cuisine :

Mon père était cuisinier, ma grand-mère et mon arrière-grand-mère aussi. La cuisine c’est une affaire de famille : deux générations d’hommes et de femmes ; et ma fille est entrée en école hôtelière l’année dernière. Mes parents ont tout perdu avec la cuisine. Je voulais remettre le nom de mes parents sur la commune où il a été sali, la revanche fut un moteur pendant un temps.

  • Quel fût votre parcours?

J’ai fait mon apprentissage à 16 ans et demi chez Mr Gauthier au Rouzic à Bordeaux, puis chez Michel Carrere étoilé également. Ensuite ce fût Denis Franc, puis le Miramar à Biarritz avec André Gaüzère où j’ai rencontré ma femme.

Nous nous sommes “expatriés” 6 ans à Paris, au Crillon,avec Constant, premiergrand restaurant.J’étais aux viandes. La petite anecdote: je n’avais pas fait mon service militaire et les gendarmes sont venus me chercher dans les cuisines du Crillon mais Constant s’y est opposé. Il a passé un coup de fil et j’ai eu le droit de rester en cuisine au Crillon encore quelques mois avant d’aller travailler au Mess des Officiers à Paris, une belle faveur.

J’ai pris ma première place de chef dans un bistrot à Paris qui s’appellait le Vaja.

On est rentré sur Bordeaux en 1999 et on a acheté une maison d’habitation à Cenon.On a tout cassé et on a créé un restaurant, La Cape, où j’ai eu ma première étoile.

Quand j’ai appris que l’ancien chef du Saint-James partait, je me suis rapproché de la famille Borgel, le propriétaire, ça c’est fait en 3 semaines. J’adorais ce lieu, j’y venais depuis que j’étais tout petit.

  • Lequel de ces chefs vous a le plus marqué?

Michel Gauthier, que je vois très régulièrement, c’est mon père spirituel en cuisine. C’est quelqu’un qui m’a beaucoup marqué. II m’a mis en confiance. Il a 78 ans, mais on a encore fait un 4 mains en cuisine, il y a quelques mois.

  • Comment travaillez-vous vos créations?

Nous parlons beaucoup avec ma brigade.C’est très important. Nous échangeons sur les produits disponibles et les recettes.

Il y a une réunion par semaine, le mardi, 30-40min. Nous faisonsun tour de table. Je gère tout cela plutôt comme un père de famille.

Nous travaillonsaussi chacun de notre côté,nous goûtons,et rééquilibrons ensemble. Nous avons aussi un tableau où nous écrivons des associations. Parfois pendant 6 mois ça ne bouge pas et tout d’un coup la réalisation arrive, c’est super important de noter!

  • Votre attitude en cuisine?

Je ne gueule pas, je n’humilie pas.

“S’il te plait”, c’est tout le temps. Pour moi c’est de l’ordre de l’éducation.

  • Comment se passe un coup de feu en cuisine avec vous?

Le coup de feu en cuisine c’est calme! En fait, cela commence le matin:

-mise en place, les personnes ne sont pas réveillées, ça ne parle pas trop…après ça commence à plaisanter, à chambrer un peu…on amène les produits, à 11h ça commence à chambrer un peu plus. Briefing. 11h15 tout le monde passe à table. Au retour à midi il n’y a plus un bruit jusqu’à 14h…14h15. Là, ça recommence à déconner, à chambrer, nettoyage, puis tou tle monde part.

Et le soir, rebelotte… Moi je veux du calme, du silence, uniquement mes ordres et des “oui”, “non”, “merci”… Pas de bruit, juste celui des casseroles, j’en ai besoin.

  • Qu’est-ce qui caractérise votre cuisine?

Sans aucun doute l’amertume, l’acidité. Ce sont les deux choses super importantes pour moi. Mon sous-chef me canalise d’ailleurs parce que je pourrais partir loin…(rire)

  • Qu’est-ce que vous préférez cuisiner ?

Le poisson depuis que je suis gamin, j’adore ça, tous les poissons.

J’aime être touche-à-tout. Mais le poisson, j’y reviens toujours.

  • Est-ce-qu’il y a quelque chose que vous ne travaillez pas?

 Le cheval, mais c’est pour l’animal, c’est psychologique, je ne peux pas.

  • Vous avez une superbe cave et de belles références en vins natures également. Qu’elleest votre démarche par rapport aux vins?

Nous avons une volonté de proposer des choses différentes, une autre façon de voir le vin. Par exemple, nous avons étéles premiers à travailler avec Michel Drappier sur le zéro dosage, c’est juste fabuleux, les gens ne comprenaient pas au début et puis nous leur disions “allez-y, goûtez”, ils ont adoré.

Il faut acheter des vins et suivre les vignerons, même dans les mauvaises années et en les soutenant, on crée une vraie relation.

  • La meilleure découverte culinaire pour vous, cette année?

En Espagne, près de Bilbao, dans le village d’Axpe, le restaurant Asador Etxebarri, où officie le chef Victor Aguinzoniz, une étoile Michelin.

Il ne travaille qu’à la braise, que des produits ultra frais et locaux. Il possède 5 foyers, 4 fours où il met des morceaux de bois de deux mètres de long, de types différents, hêtre, chêne, peuplier. Il a créé des ustansiles de cuisine pour travailler directement dans la braise…fabuleux…une maitrise du feudingue !!!!

En dessert on a mangé une crème aux oeufs, cuite à la braise, un truc exceptionnel!

  • Et en vin?

La dernière claque que j’ai prise, Philippe Pacalet, son Gevrey-Chambertin… un bonbon!

 

Le Saint-James

Adresse : 3 Place Camille Hostein, 33270 Bouliac

Téléphone : 05 57 97 06 00

read more