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Pierre-Yves Trémois, né en 1921, est un artiste qui conjugue le passé au présent. Amoureux du trait, adepte de la ligne pure, sans concession au volume, à l’ombre, à la couleur, ou si peu, Trémois trace sur le papier, le parchemin, la toile, des courbes parfaites, incise le cuivre, la terre, le bronze… avec une diabolique habileté.
Une gestuelle ample et sans possibilité du moindre repentir dans ses œuvres peintes de grand format, associée à une étonnante et fabuleuse précision de la main dans ses estampes, pièces d’orfèvrerie ou céramiques, sont les fondements de son écriture, une écriture dont il ne s’est jamais départi, et qui ne trouve dans l’art moderne aucune équivalence, aucune appartenance à quelque mouvement que ce soit.

 

Dürer

Du premier coup d’œil, on reconnaît un Trémois, comme on reconnaît un Buffet, un Miró, un Bacon ou encore un Mathieu avec lequel il entretint durant des années une solide amitié et une admiration partagée.
C’est la (re)découverte de cette écriture singulière, doublée d’un profond humanisme, où l’art voisine en permanence avec la science et la philosophie, qui vous est aujourd’hui proposée dans une exposition à double visage : Réfectoire des Cordeliers, « Le fou du trait » Celui d’abord de l’éclectisme des productions d’un artiste en quête permanente de défis à relever, de techniques à peaufiner ou à révolutionner, de réponses à trouver quant aux contradictions d’une nature humaine pour laquelle il éprouve cependant une passion profonde ; un éclectisme à qui le trait donne toute sa cohérence.

Couple à l’ADN

Musée d’Histoire de la Médecine, « Les Grands Livres Illustrés » Celui aussi,exceptionnel bien que plus confidentiel, des « Grands Livres Illustrés », 26 ouvrages à tirages limités, réalisés pour certains à quatre mains avec des personnalités telles que Montherlant, Claudel, Rostand ou bien encore Fellini…, comportant de multiples burins et eaux-fortes qui jalonnent son parcours artistique depuis 1945.
– Yvan Brohard, commissaire de l’exposition –

Le Singe Savant – 1994

Réfectoire des Cordeliers: « LE FOU DU TRAIT »
Homme de son temps à l’héritage humaniste pérenne, il n’est assimilable à aucun
courant, aucun mouvement de l’art moderne. C’est dire si son écriture est unique et
possède un accent d’universalité !

Le singe et l’homme

Infatigable chercheur, ses terrains d’élection sont multiples : estampes, dessins,
peintures et monotypes, mais également sculptures, céramiques, orfèvrerie… Avec
une place particulière pour ses « Grands Livres Illustrés » : 26 ouvrages à tirages
limités comportant de multiples burins ou eaux-fortes qui jalonnent son parcours
artistique à partir de 1945. De Rostand à Fellini, de Guitry à Montherlant, de Mathieu à Jouhandeau, de Pauwels à Buffet, de Claudel à Dali…, sa vie est émaillée de rencontres dont certaines donnent naissance à de riches collaborations et à de profondes amitiés.
Si les peintures de Lascaux sont pour lui des fondements incontournables, révélant des artistes auxquels il aime, dans une profonde communion à s’associer ; s’il reconnaît dans l’art égyptien un caractère hiératique et éternel qui le trouble, Trémois trouve dans l’art japonais du portrait d’incontournables références. Pas d’ombre, de matière, de volume, de perspective, de couleur ou si peu, de repentirs… seulement des signes !
Mais si Trémois est fasciné par l’Orient, il est aussi l’héritier d’une culture occidentale, prolifique en maîtres du trait, celle des Primitifs comme Mantegna, Signorelli, Pietro della Francesca, avec une prédilection particulière pour la Renaissance et l’Humanisme; deux notions, deux réalités indissociables, essentielles elles aussi à son inspiration et à la réalisation de son œuvre. Ainsi, rend-til de vibrants hommages aux maîtres tels que Dürer « dieu des graveurs et graveur des empereurs » dans « un dieu désordonné », ouvrage dont les planches liées entre elles, forment une bande gravée de 6,60 mètres de long sur 38 cm de hauteur !

La mer

Riche de ces deux influences, l’art de Trémois est avant tout celui du trait, un trait d’une absolue pureté qui donne à son écriture sa fabuleuse singularité. Car pour Trémois, le trait, à l’image d’une signature, ne tolère ni hésitation, ni rature, ni gommage. Il est l’expression de soi !
Pour respecter la pureté de la ligne, il ne fait que peu de concessions aux couleurs, si ce n’est à un bleu profond ou à un rouge aux accents de cinabre si chers à l’Asie, traités en à-plats ; et surtout au blanc auquel il voue une véritable passion.
Même dans son œuvre sculpté, il revendique son appartenance à une « sculpture du trait, de la ligne », celle des prodigieux bas-reliefs assyriens ou égyptiens, plus qu’à une « sculpture en volume » si chère à Rodin.
Ne soyons toutefois pas dupes de l’extrême lisibilité de ses œuvres ; c’est quand elles nous paraissent les plus claires qu’elles sont les plus mystérieuses !

Grand Livre Bestiaire

L’écriture de Trémois, par essence figurative, possède en effet l’indéniable pouvoir, comme l’exprime Jean Rostand en février 1971, de « dominer la technique au point de la faire oublier » et ainsi de nous laisser entrevoir les arcanes de sa pensée. Si Trémois est le trait, il est aussi le corps, et plus encore le corps nu, dépourvu de tout artifice, dans sa beauté originelle, car il a aussi le culte du Beau ; non pas d’une beauté figée, prisonnière de simples codes esthétiques, mais d’une beauté en mouvement, transcendée par les multiples facettes de la passion.

Du 03 au 26 octobre 2019
Réfectoire des Cordeliers 15, rue de l’École de Médecine, Paris 6e
Musée d’Histoire de la Médecine 12, rue de l’École de Médecine, Paris 6e

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