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Moynat, vous connaissez? Oui, sans aucun doute mais votre souvenir est imprécis. Et pour cause: dans l’univers du beau voyage, la marque a connu une éclipse de quelque 40 ans. Aussi, la nouvelle boutique du 348 rue Saint-Honoré va-telle lui redonner toute sa place, celle qu’elle a occupée avec éclat depuis le milieu du XIXème siècle.

D’abord malletier d’exception, Moynat a été de toutes les aventures du voyage: premiers trains, premières voitures, premiers paquebots. Sa signature? Le raffinement du sur-mesure pour proposer malles, valises et sacs dans de très larges gammes. La rigueur du travail artisanal ensuite dont témoigne notamment sa maroquinerie. Enfin l’inventivité et la discrétion des détails qui ont toujours assuré sa différence. Ses créations ont traversé les siècles et inspirent celles d’aujourd’hui.

L’histoire de Moynat est celle d’une femme, Pauline. Jeune savoyarde arrivée adolescente à Paris, elle a su humer l’air du temps, mesurer l’importance des changements dans la capitale conduits sous la houlette du baron Haussmann. Forte de sa rencontre avec les Coulembier, malletiers, qui œuvraient à Paris depuis 1849 dans leur atelier de fabrication au 13 rue Capron, elle a saisi les envies des nouveaux voyageurs qui découvraient les plaisirs des villes d’eau et des stations balnéaires.
Quand, en 1869, elle saute le pas et ouvre une belle maison de vente, c’est un coup de maître: « Malles Moynat Fabricant » s’inscrit en lettre blanches sur fond noir au 5 place du Théâtre Français. Dix ans plus tard, l’avenue de l’Opéra est enfin percée et sa boutique y occupera le numéro 1. Le quartier devient le terrain d’élection des premières agences de voyages. A en juger par les articles des journaux d’alors qui vantent Moynat, -« ce sont les plus beaux bagages »-, le succès est immédiat.

Sous la conduite de cette audacieuse qui s’impose dans un univers masculin, la maison répond en effet aux attentes de clients raffinés. Ses malles gagnent leur brevet de longévité et d’étanchéité dès le milieu du siècle avec l’utilisation de la guttapercha, une première signée Moynat. Les acheteurs apprécient bien sûr leur serrure de sûreté mais plus encore leur légèreté: la marque est en effet la première aussi à proposer, en1873, une malle constituée d’une armature en osier recouverte de cuir puis d’une toile vernie. Son nom ? La malle anglaise, en hommage sans doute aux bagages qu’utilisaient les Britanniques venus nombreux en France lors de l’exposition universelle de 1867 et souvent clients du Grand Hôtel ouvert la même année place du Théâtre français.

Pauline Moynat n’est pas seulement l’âme de la grande boutique parisienne: elle suit de près le travail des artisans et imprime sa marque en lançant une ligne de sacs à main. Une innovation de taille car jusqu’alors, la maroquinerie était séparée de la malleterie. Des innovations, Moynat va les multiplier lorsque les automobiles apparaissent à la fin du XIXème siècle: présente dans tous les salons organisés au Grand Palais à partir de 1905, la maison fabrique des malles sur mesure pour les adapter à chaque véhicule, couleur comprise: les malles limousine dont le fond est convexe sont destinées au toit. Elles sont rejointes par une série d’autres aux formes les plus inattendues pour prendre place à l’arrière du véhicule ou sous le marche-pied.

Le catalogue de 1907 comporte déjà 170 références. L’art de vivre s’y manifeste dans tous les domaines. Ainsi le coffre repose-pieds peut contenir un chapeau haut de forme ou un « caisson-buffet mobile », en fait un nécessaire de pique-nique sophistiqué avec réchaud, couverts et napperons.
La maison collectionne les distinctions lors des expositions universelles. Elle triomphe à l’exposition internationale des Arts Déco de 1925 où elle rafle 14 médailles et obtient le diplôme d’honneur pour une célèbre malle rouge cloutée dessinée par Henri Rapin. L’automobile est sa spécialité mais Moynat n’est pas en reste depuis que les paquebots sillonnent les mers: aux multiples malles courrier et malle de cale, la maison a ajouté un bijou, une malle armoire avec support de portemanteau dont l’intérieur est tendu de soie ou de velours. Un vingtième brevet couronne les créations des quelque 250 artisans logés, depuis le début du XXème siècle, dans la fabrique modèle de la rue Coysevox. De quoi satisfaire des clients très divers, du grand voyageur Edmond Cotteau à Réjane. Le premier avait, en vue de son périple en Sibérie, acheté « une forte malle en bois, garnie de toile et cerclée de fer ». La comédienne avait, quant à elle, retenu une malle en crocodile pour l’introduire dans le quatrième acte de la pièce « Viveurs »…

Aujourd’hui, les attentes des clients ne sont pas moins variées. Elles ont cependant un trait commun: la recherche d’un exceptionnel savoir-faire au service de la sobriété.
Parions que beaucoup d’ amateurs de beaux bagages emboiteront le pas à Max et Alex Fischer, deux éditeurs et écrivains en vogue qui, en 1914, avaient accepté de préfacer un catalogue Moynat: « A la veille de partir, en juillet dernier, pour la côte normande d’abord et pour une petite randonnée en Bretagne ensuite, nous étions allés acheter les bagages dont nous avions besoin à la maison Moynat . La maison a plus que jamais l’ambition d’accompagner les rêves des voyageurs pour un week-end sur la côte normande, une croisière dans les Caraïbes, un circuit en Chine ou simplement une flânerie sous les arcades du Palais-Royal.

 

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