La terrasse du Grand Véfour est enfin ouverte pour profiter des rayons de soleil ! L’été s’est fait attendre, mais ça y est, il est là, et on est tous à la recherche de spot pour se prélasser, profiter d’un verre en terrasse ou encore mieux d’un déjeuner d’exception sous un grand ciel bleu. Le Grand Véfour, restaurant mythique du Palais-Royal, possède deux terrasses, l’une couverte et l’autre sur le jardin du Palais Royal. Un lieu idéal pour vivre un Paris historique et enchanteur. Depuis 2011 Guy Martin est aux commandes du Grand Véfour, en plus d’en être le propriétaire. Il est un ambassadeur de la cuisine française dans le monde.
Une table qui fait le funambule entre tradition et inventivité
La carte du Grand Véfour est un porte drapeau des saisons et de la gastronomie française : œuf mollet, foie gras, terrine, bouillon, épaules d’agneau de Lozère, cuisse de poulet, filet de canette, fraisier, éclair à la vanille, profiterole…Mais aussi inventive et nourrit d’influences asiatiques notamment : thon mi-cuit mariné au gingembre, Daurade royale et sa vinaigrette au miso,…Le chef Guy Martin joue entre tradition et modernité. Vous avez le choix, avec la carte, des menus qui changent tous les jours, et en plus vous avez les grands classiques du Chef à disposition.
Notre dégustation
Nous avons dégusté selon l’humeur du chef un œuf mollet sur une purée de fenouil, avec un twist intéressant et surprenant mangue et coco. Cela apporte une touche sucré salé et une pointe acidulée qui se marie bien avec l’œuf et sa texture mollet. Ont suivi deux entrées iconiques du chef Guy Martin : l’oursin oeuf de caille, caviar et arlette à l’algue, un terre mer délicat et réussi, ainsi que les ravioles de foie gras de canard, crème foisonnée truffée, une réussite, qui tient le gras le foie gras dans sa consistance, la truffe souligne avec élégance ce plat. Ces entrées ont été astucieusement accompagnés par la sommelière par un blanc Côte de Toul de Lelièvre, Auxerrois, vin fin et léger sur la pomme, la mirabelle, avec une pointe agrumes acidulés, très juste pour porter ces entrées entre terre et mer.
Nous avons poursuivi dans ce cadre historique notre repas avec un plat noble et parfaitement de saison : homard bleu breton sur son lit d’asperge. La cuisson du homard est superbe et en révèle toutes les saveurs et la texture gourmande, une réduction citronnée donne beaucoup de peps, mais pas trop et soutient ainsi l’amertume douce des asperges vertes. La sommelière propose Domaine Lacoste, Grand vin blanc, de 2021, brioché, miélé et avec une belle tension, une belle minéralité, il accompagne parfaitement le homard.
Puis nous avons conclu par une farandole de dessert, du très gourmand Profiterol qui m’a réconcilié avec ce classique en passant par les blancs en neige sur fruits rouges, fraîche et désaltérante sur une fin de repas. Sans oublier une fraîche et inventive Piña Colada, tartare d’ananas, rhum citron et piment d’espelette, que l’on a particulièrement aimé. Et pour accompagner ces desserts un muscat beaumes de venises du domaine des bernardins, 2021. Sa robe rose pâle surprenant, mais le nez est tout de suite flatteur et gourmande fruits mûres : abricot et poire, en bouche très belle fraîcheur avec des notes de raisins de Corinthe.
Un grand restaurant ne peut pas avoir de mauvais desserts. Guy Martin veille à cela tout en proposant jusqu’à la fin du repas un jeu de funambule entre tradition et innovations réussies.
Pour finir le repas en terrasse, le restaurant possède une cave à cigare, petit plus d’élégance pour les connaisseurs.
Le Grand Véfour : L’histoire d’une icône culinaire au cœur de Paris
Situé dans le Palais-Royal, au cœur de Paris, Le Grand Véfour est l’un des restaurants les plus emblématiques et historiques de la capitale française. Depuis plus de deux siècles, cet établissement prestigieux a accueilli des clients du monde entier, offrant une expérience gastronomique inoubliable associée à un décor magnifique et à une riche histoire.
L’histoire du Grand Véfour remonte à l’année 1784, lorsque le restaurant a ouvert ses portes pour la première fois sous le nom de « Café de Chartres« . À l’époque, le lieu était un rendez-vous prisé des intellectuels et des artistes de renom, tels que Voltaire et Rousseau. Cependant, ce n’est qu’en 1820, lorsque le restaurateur Jean Véfour prit la direction de l’établissement, qu’il acquit sa réputation légendaire.
Jean Véfour transforma le Café de Chartres en un lieu de rencontre pour les élites parisiennes. Grâce à son talent culinaire exceptionnel et à son sens de l’hospitalité, il attira rapidement une clientèle prestigieuse, comprenant des personnalités telles que Napoléon Bonaparte et Joséphine de Beauharnais. Le restaurant devint rapidement l’un des endroits les plus en vogue de la ville, fréquenté par la haute société et les célébrités de l’époque.
Au fil des ans, le Grand Véfour a continué à prospérer, avec différents propriétaires qui ont préservé son héritage culinaire et son charme intemporel. En 1828, le fils de Jean Véfour, Antoine Véfour, prit les rênes de l’établissement et apporta de nouvelles innovations à sa cuisine. Il introduisit des plats classiques français tels que le consommé de volaille, la sole meunière et la crème brûlée, qui devinrent rapidement des signatures du restaurant.
Le restaurant a également connu des moments de gloire pendant la Belle Époque au tournant du XXe siècle. Des personnalités telles que Sarah Bernhardt, Victor Hugo et Colette y ont régulièrement dîné, contribuant ainsi à sa renommée internationale. Le Grand Véfour est également apparu dans plusieurs œuvres littéraires, notamment dans les romans de Balzac et d’Émile Zola, ce qui lui a conféré une aura de légende.
Au fil des décennies, le Grand Véfour a su maintenir sa réputation de restaurant d’exception. En 1947, Raymond Oliver, un chef renommé, prit les rênes de l’établissement et ajouta sa propre touche à la cuisine. Il décrocha trois étoiles au Guide Michelin, une distinction prestigieuse qui ne cessa de renforcer la renommée du restaurant.
De nos jours, le Grand Véfour continue d’émerveiller les gourmets du monde entier avec sa cuisine raffinée et son atmosphère intime. Le restaurant a conservé son décor d’origine, avec ses boiseries, ses miroirs dorés et ses banquettes de velours rouge.
Un chef c’est aussi une belle équipe en salle, ici c’est le cas, Henry Delaunay mène avec attention et bienveillance les festivités, surtout avec discrétion et élégance.
Article réalisé par Alexis Dumétier