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La France est la reine du naturisme. La France est la première destination pour les adeptes de cette façon de vivre, devançant même l’Allemagne, pourtant pionnière en la matière ! Deux millions de touristes du monde entier viennent profiter tous les ans de nos 155 centres de vacances naturistes. Le premier samedi de juillet est même la Journée Mondiale du naturisme. Sur les dernières années, le nombre d’adeptes de la pratique a grimpé de 13%, entraînant de meilleures recettes pour les centres concernés. On note également une réelle satisfaction de ces nouveaux disciples : 91% se disent conquis et affirment vouloir revenir.

Et pourtant, les idées reçues sur cette pratique persistent : « Gens dénués de pudeur » au mieux, « pervers exhibitionnistes » au pire. C’est parce qu’il avait envie d’en parler « normalement », parce qu’il en avait « marre des blagues graveleuses sur son lieu de vacances » que Kévin, 24 ans, a accepté de nous raconter son histoire.

Kévin, lorsqu’il a enlevé son short de bain, c’était avant tout pour un job d’été mais maintenant qu’il le pratique quasiment au quotidien, c’est avant tout pour se sentir bien, libre. « Nous sommes nés nus, c’est notre état naturel. Le vêtement sert à protéger du froid et des blessures. Si vous n’êtes pas en train de faire un travail manuel qui nécessite de protéger votre corps et qu’il fait 30 degrés à l’ombre pourquoi rester habiller?? Se baigner nu est incomparable par rapport au fait d’aller à la mer avec un maillot de bain. En sortant de l’eau, vous êtes sec en deux minutes, alors qu’en maillot de bain, jamais complètement. Ce truc humide sur les fesses à longueur de journée, non merci. La sensation du sable, de la mer, des embruns sur la peau crée un bien-être et une impression de liberté. Il faut l’avoir vécu pour le comprendre complètement. Et c’est ce que j’aimerai que les gens comprennent. C’est mon ressenti. »

La crainte du regard des autres et la classe sociale au vestiaire

La première idée qui peut venir à quelqu’un quand on lui dit « naturisme », c’est la crainte du regard des autres surtout si on n’est pas super bien dans sa peau. Même si on est bien dans sa peau, on a un appréhension à se déshabiller en public, devant des inconnus. Mais, affirme Kévin, « contrairement à ce que les gens croient, on ‘mate’ moins sur une plage naturiste que sur une plage ‘textile’. Bien sûr au début, on regarde les sexes des hommes et des femmes, c’est nouveau, donc ça paraît intéressant. Mais très rapidement, on se rend compte à quel point nous sommes tous faits pareils et à quel point, ‘scotcher’ sur le sexe d’une personne et aussi absurde que de fixer son nez ».

Et le jeune homme de lancer un appel à la gent féminine : « Mesdames, ne vous prenez plus la tête avec ces régimes qui vous promettent 3 kg en moins avant l’été. Gardez vos trois kilos et foncez dans un centre naturiste où personne ne vous regardera ». Autre intérêt de la pratique du bronzage intégral?: « nu, il n’y a plus de riche ou de pauvre. Nu, on se déshabille aussi de nos signes extérieurs d’appartenance à un groupe social. Et c’est hyper reposant ». 

Oui, on peut être nu, entouré de gens nus et ne pas penser au sexe !

Autre « bêtise » que Jérôme aimerait démonter, c’est l’association d’idées « nudité = sexe ». « Ça, c’est à cause de la mauvaise publicité que fait le Cap d’Agde [pour ceux qui vivent sur Mars et viennent de débarquer sur Terre, c’est un endroit où naturisme et libertinage sont pratiqués quasiment 24h sur 24!] soupire Kévin. Sachant que le Cap d’Agde est plus une exception qu’une norme dans le milieu du naturisme, la plupart des centres étant familiaux. Pour Kévin, « quiconque en a fait l’expérience le sait : ce qui est excitant, ce n’est pas la nudité, c’est sa suggestion. En mode naturiste, je me suis même surpris à me retourner sur des femmes… habillées alors que j’avais été entouré de femmes nues toute la journée sur la plage ». 

D’accord mais les garçons peuvent connaître des problèmes… incommodants. Et la grande question de tous mes copains qui sont tentés de m’accompagner est : « Et si je suis surpris par une érection, je fais quoi ? « . Je me suis posé la question, évidemment. Bon la première réponse est: tu t’allonges sur le ventre! Mais franchement, très rapidement, la nudité n’a plus rien d’électrisant. 

Aujourd’hui, la perspective de voir quelqu’un nu peut vous paraître excitante, mais c’est parce que vous vivez dans un monde où la norme est d’être habillé. Dans un monde où la norme est la nudité, celle-ci devient hyper banale. Les premiers jours en camp, tu t’habilles en rentrant de la plage, puis finalement, tu ne t’habilles plus. Et c’est ainsi qu’on se retrouve à faire ses courses à poil. Non pas parce qu’on y trouve un quelconque plaisir (on se les gèle au rayon frais, d’ailleurs) mais parce qu’être nu devient normal au sens sociologique du terme ».

Le naturisme, c’est aussi une question d’éducation.

Kévin ne s’est pas découvert naturiste du jour au lendemain. Il explique qu’il a baigné dans un environnement où le rapport au corps était très « simple » : « quand j’étais petit, mon père ne fermait pas la porte de la salle de bain quand il prenait sa douche. Et nous discutions comme si nous étions au salon. Cela m’a appris dès l’enfance que la nudité, si elle n’est pas cachée, est donc normale, et que le corps était une enveloppe qu’il fallait nettoyer avec soin. Une fois le corps démystifié, il devient assez difficile de répondre à la question?: « Pourquoi devrais-je couvrir mes fesses et mon pénis alors je ne cache pas mon nez ?. Attention, je ne prône pas la nudité obligatoire à la maison, mais plutôt ce que j’appellerai une nudité « naturelle ». Ne pas l’imposer, mais ne pas la cacher, et surtout expliquer. Les enfants posent des questions. Leur corps les intéresse, donc ne pas avoir peur de parler et d’écouter. Mes parents, et surtout mon père, avaient une grande intelligence à ce propos et cela nous a beaucoup aidé à nous sentir bien dans notre corps mon frère et moi ».

De la vie de tous les jours aux vacances, le pas se franchit naturellement. « L’été, on allait sur une plage de l’île d’Oléron relativement difficile d’accès car il fallait 30 minutes de marche sous le soleil pour en profiter. Elle était toujours quasiment vide, ce qui me plaisait beaucoup. J’avais de la place pour jouer au foot avec mon frère. Bon, il y avait quelques personnes sans maillot, mais comme mes parents ne s’en offusquaient pas, je n’y ai jamais vraiment fait attention. Pour moi c’était normal. Comme de courir se baigner nu une dernière fois, le soir avant de partir, parce que nos maillots étaient secs et que ma mère ne voulait pas tremper les sièges de la voiture ! ».

« Les tourments de la puberté »

Mais comment gérer à l’adolescence, quand le corps change et qu’on a du mal à contrôler ses émotions ? « C’est vrai qu’à cette période, j’ai complètement zappé le naturisme de ma vie. Déjà que je séchais les cours de piscine au lycée pour ne pas me montrer en maillot de bain…alors me mettre nu en public… ». Là, encore, le dialogue avec mon père, et mon frère, m’ont beaucoup aidé à passer ce cap. Et je sais pour en avoir parler avec des copines, que si c’est compliqué pour les garçons, cela l’est également pour les filles ! »

Le naturisme est revenu dans sa vie vers 19 ans, un peu par hasard : « Je cherchais un job d’été. Etant de Bordeaux, j’ai cherché dans les alentours et j’ai trouvé une annonce pour s’occuper de faire faire des activités à des enfants de 10 à 12 ans dans un centre de naturisme à Montalivet. J’avais mon certificat d’aptitude, je connaissais le coin, les plages sont magnifiques et la paye était intéressante. J’ai donc dit « oui ». Arriver dans ce centre où, passé la porte, la nudité est la norme, a été, disons assez cocasse ! Mais l’équipe a été très cool avec moi et finalement j’ai préféré jouer le jeu immédiatement et après m’être installé dans mon bungalow, je me suis déshabillé pour visiter l’endroit et découvrir mon lieu de travail ». Autant sauter dans le grand bain dès le début ! J’ai retrouvé avec bonheur ce sentiment, vaguement oublié depuis quelques années, d’être libre et sans contrainte et j’ai adoré. Depuis cette pratique, est devenue avec grand plaisir ma norme.

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