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Paco Rabanne : le prophète de la mode nous a quitté

Paco Rabanne, de son vrai nom Francisco Rabaneda y Cuervo, né le 18 février 1934 à Pasaia, au pays Basque Espagnol, et mort le 3 février 2023, en France, à Portsall, Bretagne. Ses créations ont marquées l’univers de la mode dans les années 1960. Ses robes en métal étaient le nec plus ultra de l’époque et toutes les stars les portaient. Celui que les mauvaises langues surnommaient « le chaudronnier » a toujours été un avant-gardiste et un anticonformiste. Dans les années 1990, il fût très présent dans les médias par ses prédictions excentriques, sa foi en la réincarnation et ses prétendues vies antérieures. Mais bien au-delà de ce que certains pourraient juger comme des délires charlatanesques, uniquement destinés à avoir la lumière sur lui, Paco Rabanne fût un visionnaire toujours en quête de nouveautés, d’idées, d’innovations, qui lui permettraient d’exprimer son idée de la femme, comme une sculpture, comme une déesse…

Sa mère est première main chez Cristóbal Balenciaga (installé à Saint-Sébastien jusqu’en 1936) et son père officier. Pendant la guerre civile, il est colonel dans les forces républicaines et est fusillé par les franquistes en 1939. Après ce drame, la famille quitte l’Espagne, traverse à pied les Pyrénées. Arrivée saine et sauve en France et après une période d’internement dans les camps de Port-Vendres et Argelès-sur-Mer, la famille s’installe en Bretagne près de Morlaix. Paco Rabanne gardera toujours une profonde tendresse pour cette région où il choisira de se retirer à la fin de sa vie.

De 1951 à 1963, Paco Rabanne fait des études d’architecture à l’École nationale supérieure des beaux-arts à Paris. Il finance ses études en produisant des croquis de mode, dessins de sacs pour Roger Model et de chaussures pour Charles Jourdan. Il publie en 1959 une série de sept robes aux lignes géométriques très épurées sous le nom de Franck Rabanne dans le Women’s Wear Daily. En 1963, il est lauréat de la Biennale de Paris avec une sculpture habitable pour jardin, exposée au Musée d’art moderne.

À la fin de ses études, il se lance dans la fabrication artisanale d’accessoires fantaisie comme des boutons ou des broderies sans fil, ni aiguille qui s’appliquent sur des vêtements haute couture signés Balenciaga, Nina Ricci, Maggy Rouff, Philippe Venet, Pierre Cardin, Courrèges, Givenchy jusqu’en 1966. En 1965, il crée des « Pacotilles », accessoires en Rhodoïd (boucles d’oreilles, lunettes, casques) en collaboration avec Michèle Rosier, Christiane Bailly et Emmanuelle Khanh, stylistes en vogue du prêt-à-porter industriel. En février 1966, la première collection « Manifeste » est présentée à l’hôtel George-V : « 12 robes importables en matériaux contemporains », agrémentées de sequins et plaques en Rhodoïd présageant une mode futuriste, tout comme Courrège et Pierre Cardin.

Le 21 avril 1966 est présentée une seconde collection avec des maillots de plage en Rhodoïd au Crazy Horse Saloon portée par les danseuses sélectionnées par André Bernardin. Architecte, artisan et couturier, Paco Rabanne innove, choque et séduit par ses modèles en cuir riveté, plumes d’autruche et aluminium exposés à la galerie d’art d’Iris Clert à Paris en septembre 1966.

En octobre 1966, il s’installe au 33, rue Bergère dans un décor de tubulures d’acier et murs noirs. Il se lance dans la création de modèles pour le cinéma. Ses créations sont visibles dans des films tels que « Deux ou trois choses que je sais d’elle » de Jean-Luc Godard et « Les Aventuriers » de Robert Enrico. Il réalisera également des robes pour « Casino Royale », film réalisé par John Huston et il est certain que Jane Fonda ne serait devenue « Barbarella » sans les robes créés pour elle dans le film de Roger Vadim. Après le succès remporté par ses robes dans le cinéma, il entreprend la création de costumes de théâtre pour « Par-delà les marronniers » de Jean-Michel Ribes.

ITALY. Rome. Jane Fonda as « Barbarella ». September 1967.

Entre 1967 et 1970, il connaît une période riche en expérimentations de matériaux et projets révolutionnaires comme des robes en papier, des modèles en cuir fluorescent, métal martelé, jersey d’aluminium et fourrure tricotée. Il conçoit des réalisations audacieuses qui marqueront le grand public comme une robe en plaques d’or incrustées de diamants, portée par Françoise Hardy ; des vêtement moulés « Giffo » et robes tout en boutons.  Ces créations seront acquises au fil du temps par des musées d’art contemporain tel le MoMA (Museum of Modern Art) à New York. En 1969, il signe un partenariat avec l’entreprise Puig et lance un premier parfum, « Calandre », qui remporte un succès certain. La même année, il publie son livre Nues avec les photos de Jean Clemmer aux éditions Pierre Belfond.

Paco Rabanne, Françoise Hardy et Salvador Dali

De 1971 à 1975, il adhère à la Chambre syndicale de la couture. Paco Rabanne intègre dans ses collections du tissu effrangé, lacéré ou retissé, se fait le précurseur du recyclage en transformant des foulards en robes ou des chaussettes en manches de pull-overs. C’est pendant cette période qu’apparaissent les masques, bustiers et gilets en plastique moulés et des côtes de maille. En 1973 est lancé un premier parfum masculin, « Paco Rabanne » pour homme.

Entre 1976 à 1989, décidément intéressé par la mode masculine, il lance une ligne de prêt-à-porter masculin. Ses autres collections Couture s’enrichissent de nouveaux matériaux traités de façon non conventionnelle comme les tissus luminescents, les papiers métallisés, le daim ajouré ou tressé de métal, les rideaux de perles de bois et de formes spectaculaires. Il élabore le plastron avec des épaulettes en métal martelé articulé, les vestes sculptées en fourrure, les manteaux cerf-volant, les pourpoints en cotte de maille et les chaussures « à la poulaine ».

De 1979 à 1988, la saga Parfums signée Paco Rabanne rencontre rapidement un succès international. Il en profite pour lancer ses parfums « Métal », « La Nuit », « Sport » et « Ténéré ». À l’initiative privée de Paco Rabanne a lieu la création à Paris du Centre 57, un lieu destiné à la production d’artistes de la diaspora noire. En 1988, il coproduit « Salaam Bombay ! », un film réalisé par Mira Nair qui obtient la Caméra d’or au festival de Cannes.

1990 à 1998 : Lancement d’une ligne de prêt-à-porter féminin. Il reçoit le « Dé d’or » pour la collection Printemps Été 1990. Durant cette période, les collections Couture multiplient les effets de lumière travaillés comme les volumes sculpturaux : pastilles miroir, plexiglas, reflets lasers, fibre optique signent le style Rabanne. Les accessoires (bijoux, coiffes et chaussures) sont traités comme de véritables œuvres à part entières. En 1993 et 1996, deux nouveaux parfums voient le jour, couronnés une fois de plus de succès, « XS » (décliné en XS pour Elle) et « Paco ». Si le premier est un parfum masculin, le second se veut mixte et se conjugue avec le lancement d’une ligne de vêtements et d’accessoires unisexes. La chanteuse Mylène Farmer fait également appel à lui, pour l’élaboration des costumes de son Tour 1996.

Entre 1999 et 2009, il commence à prendre du recul avec le monde de la Mode. Il décide d’arrêter la Haute Couture mais reste en prêt-à-porter. Ce dernier connaît alors un nouveau développement, sous la direction artistique de Rosemary Rodriguez, puis de Patrick Robinson.

Paco Rabanne est également peintre et designer. Il expose ses œuvres picturales à Valbonne, et présente au salon Maison et Objet une collection de six chaises issues de ses réflexions stylistiques. De plus, Paco Rabanne publie une série d’ouvrages issus de son cheminement spirituel, dont la Trilogie sur le temps, une réflexion sur la condition humaine et la quête mystique. En 1999, il annonce avoir eu à dix-sept ans des visions de Parisiens en flammes se jetant dans la Seine et qu’après avoir étudié d’autres prophéties concordantes, il est arrivé à la conclusion que la station spatiale Mir allait s’écraser en France au moment de l’éclipse solaire du 11 août 1999, ses débris tombant sur Paris et dans la région du Gers.  Le 10 mai 1999, il s’engage publiquement à ne plus faire de prédictions si Mir ne s’écrase pas sur Paris le 11 août 1999.

Cependant, il prétend avoir eu une apparition de la Vierge lui intimant de continuer les prédictions. Prenant le « voyant » au mot, le Cercle zététique organise l’« apéritif des survivants » qui réunit environ 200 personnes, dénonçant par cette manifestation bon enfant l’inanité d’une telle prédiction. En dépit de l’échec de ce dernier coup d’éclat, qui a terni sa réputation auprès  du public et des médias, il continue d’apparaître régulièrement dans une presse spécialisée, abordant davantage le sujet de ses expériences paranormales plutôt que celui de la Haute Couture.

Toutes ces déclarations et le scandale qu’elles provoquent le conduisent à se retirer de la vie publique et à se faire plus discret, se partageant entre Paris et la Bretagne où il s’installe bientôt définitivement.

En 2000, il reçoit la Médaille d’or du mérite des beaux-arts par le ministère de l’Éducation, de la Culture et des Sports. La mode Paco Rabanne n’a plus le même impact aujourd’hui que du temps ou son créateur était présent, mais son aura brille encore grâce aux parfums qui porte son nom. En 2008 sort One Million. Enorme succès en parfumerie. Viendront ensuite Invictus en 2013, et Olympéa, en 2015.

 

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On Aura Tout Vu et ses (Re)belles dentelles

On Aura Tout Vu, la maison de couture parisienne, s’empare du musée de Caudry dans une exposition-évènement marquant les 20 ans de leur première collection Couture.

Fondée en 2002 par les designers Livia Stoianova et Yassen Samouilov, On Aura Tout Vu est réputée et reconnue sur la scène internationale de la mode pour son style déjanté et son univers débridé où détournement de matières, sophistication, artisanat d’art et innovations technologiques se côtoient. Leur style marquant et décalé séduit les icônes de la mode telles que Lady Gaga, Madonna, Beyonce, Katy Perry ou encore Gwen Stephani.
Ses créateurs manifestent depuis leur première collection un intérêt prononcé pour la dentelle Leavers fabriquée à Caudry en l’utilisant chaque saison. Cet amour pour la dentelle se traduit par des collaborations et partenariats créatifs notamment avec les manufactures Solstiss et André Laude, la plus ancienne toujours en activité à Caudry.
Afin de restituer leur attachement et leur fidélité à l’industrie dentellière caudrésienne, le musée fait un focus sur leurs créations utilisant ou s’inspirant de la dentelle à travers l’exposition (Re)belles dentelles, la première conçue à travers le prisme de cette étoffe.
Présentée en deux volets, cette exposition est conçue en collaboration avec Livia Stoianova et Yassen Samouilov.

A travers la présentation d’une trentaine de modèles et accessoires uniques, l’exposition restitue les différentes utilisations de la dentelle à travers leurs collections depuis 2002.
Les créateurs de On Aura tout Vu bousculent l’image traditionnelle de la dentelle en la réinventant par le biais d’ennoblissements innovants et des techniques de couture main relevant d’un savoir-faire d’exception.
Ainsi, le musée invite le public à poser un nouveau regard sur cette étoffe en montrant que grâce à la créativité débordante et à l’audace de ces créateurs, la dentelle n’a de cesse de se renouveler pour s’inscrire dans une mode d’avant-garde.

Le musée, situé dans un ancien atelier (1898), conserve et valorise la dentelle mécanique Leavers fabriquée à Caudry, patrimoine vivant, tout en évoquant les autres textiles du territoire : tissage, tulle, guipure et broderie.
Orienté sur la création contemporaine, le musée est aussi un laboratoire créatif qui organise des partenariats entre dentelliers et jeunes créateurs dans une démarche de soutien et d’innovation.
”J’observe depuis 20 ans la métamorphose des dentelles Leavers fabriquées à Caudry à travers les collections du collectif de créateurs On Aura Tout Vu. Leur approche décomplexée et expérimentale de cette étoffe a permis d’en redéfinir au fil des présentations son intérêt créatif. Dans leurs modèles la dentelle se révèle, elle est support d’expression, dessine le corps, s’insinue dans d’autres matières, affirme pleinement son caractère. Livia et Yassen font partie de ces rares créateurs qui grâce à leur perception novatrice de la mode ont su, à l’aube du XXIes, percevoir l’extraordinaire potentiel de cette étoffe. » Claire Catoire, responsable du pôle mode et création

Devant le succès de l’exposition, celle-ci est prolongée jusqu’au 30 janvier 2023 !

http://musee-dentelle.caudry.fr

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LE RITZ PARIS: la suite COCO CHANEL

« LE RITZ, C’EST MA MAISON », ASSURAIT GABRIELLE CHANEL, QUI PRÉFÉRAIT VIVRE À L’HÔTEL PLUTÔT QUE DANS SON APPARTEMENT VOISIN DE LA RUE CAMBON, AVEC POUR DÉCOR DES OBJETS AUXQUELS ELLE TENAIT, DONT SES CÉLÈBRES PARAVENTS DE COROMANDEL. LA SUITE COCO CHANEL REFLÈTE TOUJOURS LA PERSONNALITÉ ET LE GOÛT DE CETTE FEMME HORS DU COMMUN.

 

GABRIELLE CHANEL, LA PLUS CÉLÈBRE DES CRÉATRICES DU XXÈME SIÈCLE, VÉCUT AU RITZ PARIS PENDANT 34 ANS, APRÈS S’Y ÊTRE INSTALLÉE UNE PREMIÈRE FOIS EN JUIN 1920. LE PERSONNEL QUI L’ENTOURAIT SE SOUCIAIT D’ELLE, ET COMPOSAIT LA FAMILLE DONT ELLE AVAIT TOUJOURS RÊVÉ. REFUGE SECRET ET INTIME D’UNE GRANDE DAME. ÉLÉGANTE DÈS SON LEVER, ELLE ADMIRAIT, PLEIN CADRE, À TRAVERS LES LARGES FENÊTRES, LA COLONNE VENDÔME. CELLE QUI AFFIRMAIT « LA MODE SE DÉMODE, LE STYLE JAMAIS » AVAIT AMÉNAGÉ CET ESPACE AVEC LES PLUS BEAUX OBJETS DE SON APPARTEMENT RUE CAMBON, DONT SES PARAVENTS DE COROMANDEL QUI EMBELLISSENT TOUJOURS LA SUITE MYTHIQUE DU RITZ PARIS.

En redonnant sa superbe au Ritz Paris, sans bousculer ni ses codes ni son style, Thierry W. Despont, décorateur d’intérieur français installé à New York, a travaillé en étroite relation avec la Maison Chanel et Karl Lagerfeld pour la Suite Coco Chanel. Le Ritz désirait descendre la suite d’un étage et l’agrandir afin de bénéficier des portes fenêtres et du balcon du 1er étage, mais leur souhait était de préserver l’esprit et l’âme de la styliste. Le résultat est à l’image de Gabrielle, incarnation du chic parisien : contemporain, indémodable. Lorsque l’on franchit la porte de cette suite de 180 mètres carrés au deuxième étage, on imagine Coco éclairée par une lampe Giacometti, rêvant dans ce lieu qui lui ressemble et dont l’atmosphère demeure inchangée. Comme un témoignage émouvant de la vie incroyable de la petite fille modeste qui allait conquérir le monde de la Mode.

Chanel par Roger Schall

« Je suis comme un escargot. Je porte ma maison avec moi : deux paravents de Chine, des livres partout. Je n’ai jamais pu vivre dans une maison ouverte. La première chose que je cherche, c’est des paravents ». Ces paravents de Coromandel, en laque de Chine gravée de paysages, de fleurs et d’animaux, la réconfortaient, l’entouraient, la suivaient d’un lieu à un autre. Elle choisit les plus beaux pour son « chez elle » au Ritz Paris. « La première fois que je vis un paravent de Coromandel, je m’écriais : comme c’est beau ! Je n’avais jamais dit cela d’aucun objet ».  Et, au cours de sa vie, elle les traqua en collectionneuse passionnée. Dans l’ombre rassurante de ses Coromandel, l’imagination de Chanel galopait. Ils sont désormais, comme autrefois, le cœur palpitant de sa suite. Tout gravite autour, tout s’y intègre avec harmonie : luminaires en cristal, miroirs vénitiens, réédition de tables, lampes et appliques de Giacometti et Jean-Michel Frank. Les deux chambres, le grand salon, les deux salles de bain – avec, contrairement à toutes les autres pièces d’eau du Ritz Paris, une robinetterie chromée et non dorée – forment un ensemble très couture. Discrètement, le lion et l’épi de blé, emblèmes chers à son cœur de grande superstitieuse, sont présent.

© Vincent Leroux_Ritz Paris

Avec la même méticulosité, le même souci de perfection que la Grande Mademoiselle et ses petites mains pour ses créations, artistes et artisans ont œuvré pour illuminer la Suite Coco Chanel en la dotant d’éléments techniques indispensables, savamment dissimulés.

© Vincent Leroux_Ritz Paris

Pour retrouver les nuances exactes de ses couleurs fétiches – blanc, noir et beige – vingt essais ont parfois été nécessaires. Pas question de trahir celle qui confiait : « Je me réfugie dans le beige parce que c’est naturel ». La Manufacture Royale Bonvallet à Amiens a relancé des métiers afin de tisser des textiles exclusifs comme le velours de Mohair. Cuir et daim d’une souplesse incroyable ont été taillés pour tapisser fauteuils et canapés. La Maison Goossens a réédité la table « Nénuphar » et surtout la table basse « Épis de blé » de Gabrielle avec la même ferveur que Robert Goossens, son créateur orfèvre, dessinait ses bijoux. La Maison Pierre Frey a réalisé à la main les tapis.

De-ci, de-là, des photos inédites de Gabrielle Chanel par Roger Schall et François Kollar, des dessins de Christian Bérard mais aussi de Karl Lagerfeld, évoquent celle qui assurait : « Le luxe ce n’est pas le contraire de la pauvreté mais celui de la vulgarité ».

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Thierry Mugler, le deuil d’un génie

Thierry Mugler est né à Strasbourg en 1948 dans un milieu bourgeois. Enfant solitaire, il s’échappe dans un monde imaginaire :  « Comme j’étais très seul, enfant, je rêvais, je lisais des illustrés, je fuguais dans la forêt voisine pour vivre dans une grotte comme Timour, l’homme des cavernes, héros de bandes dessinées de l’époque. J’imaginais des mondes à l’opposé de celui de la bonne société strasbourgeoise, dont je désespérais de jamais sortir. J’avais envie de m’évader ».

Il commence la danse classique à 9 ans et rejoint à 14 ans les ballets de l’opéra du Rhin. « Mes parents étaient désespéré et ne me l’ont pas pardonné, mais cela m’a libéré. Et la magie de la scène ne m’a plus quitté. »
La danse lui ouvre les portes du théâtre où il s’intéresse également aux jeux de lumière, à la mise en scène et à la création de costumes. Il garde de cette expérience de danseur classique, non seulement un talent développé pour l’expression corporelle, mais aussi le sens de la discipline du corps et de l’esprit. Il prend en parallèle des cours à l’école des Arts décoratifs de Strasbourg, pour y suivre un cursus d’architecte d’intérieur.

Photo Patrice Stable-Mugler collection 1995-1996

En 1969, à l’âge de vingt et un ans, il s’installe à Paris. Il découvre et fréquente le milieu homosexuel parisien, notamment le Fiacre, un bar-restaurant de Saint-Germain-des-Prés. Son allure, son style, puisqu’il porte ses propres créations, lui font très vite comprendre qu’il ne laisse pas indifférent.
Il vend des dessins et des croquis à des fabricants du Sentier. Il passe donc rapidement, en toute logique, au stylisme de vêtements qu’il expose à partir de 1970 dans la boutique parisienne « Gudule », sorte de « Colette » ou de « Maria Luisa » de l’époque. Devenu styliste indépendant, il commence a travailler pour diverses grandes maisons de prêt-à-porter à Paris comme à l’internationale.

En 1973, il crée sa première collection « Café de Paris ». Citadine et sophistiquée, à contre-courant des tendances du moment, la collection annonce un retour à l’image d’une femme sexy, parisienne, aguichante et sûre d’elle, déjà très fortement marqué par l’élégance sobre et intemporelle des actrices hitchcockiennes.


Ce sont les prémices d’une hyperféminité qu’il développera tout au long de sa prolifique carrière. Il affirme déjà son style, alliant classicisme et modernité, une silhouette épurée et sexy, loin de la mode « baba-cool » et des standards vestimentaires du moment.
À contre-courant d’une mode folklorique et déstructurée, Thierry Mugler crée une société à son nom associé à parts égales avec Alain Caradeuc pour développer sa mode féminine et lancer un ligne masculine.

Son nom commence a circuler. En 1978, Fabrice Emaer, propriétaire du mythique Palace lui demande d’habiller les serveurs. Il créera une combinaison constituée de coton rouge avec des épaulettes et une ceinture en lamé or. La même année, il ouvre sa première boutique à Paris, place des Victoires (dans le 1er arrondissement), aménagée par la célèbre architecte Andrée Putman.


Il lance également une collection pour homme : il retravaille le classique vestiaire masculin et lui donne un style résolument moderne. Une coupe nette, précise, structurée grâce aux épaulettes, qui dessine une silhouette facilement reconnaissable : une allure dynamique et élancée, totalement en phase avec l’air du temps.

 

Dès le début des années 1980, Thierry Mugler acquiert une renommée internationale et ses collections rencontrent un succès commercial. Il fait parti des mousquetaires de la Mode: Jean-Paul Gaultier, Claude Montana, Chantal Thomas et lui.


À l’invitation de la Chambre syndicale de La haute couture, il réalise dans les années 1990 sa première collection en tant que « membre invité » de la haute couture.
Il hisse la mode au rang d’art visuel : ses défilés de mode, conçus comme des spectacles à part entière, attirent les stars du monde entier aussi bien au premier rang que sur le podium. On verra défiler Cyd Charisse, Tippi Hedren, Amanda Lear, les soeurs Kessler, Diana Ross, Ivana Trump… aux côtés des tops models du moment mélangés à quelques stars du X!

La presse est quasiment unanime sauf certains articles qui critiquent l’aspect « caricatural » de ses créations où les thèmes de la guerre, des amazones, de la domination sont présents, jugées notamment dégradantes pour l’image de la femme, alors qu’il représente un femme forte, et résolument féministe.

En 1989, il crée les costumes de la première tournée de Mylène Farmer, et collabore à nouveau avec la chanteuse dans les années 1990 pour certains de ses clips (XXL, Souviens-toi du jour…).
Il refuse de réaliser les costumes du film « Cotton Club » de Francis Ford Coppola ou encore ceux de Michael Jackson pour sa tournée « Dangerous », tout comme les propositions de Madonna ou encore de Bernard Arnault, lequel lui aurait proposé de reprendre la direction de Dior.

En 1992, il lance avec le concours du groupe Clarins les parfums Mugler, entité séparée de la couture dont il occupe le poste de directeur artistique. Son premier parfum « Angel », révolutionnaire par son flacon ressourçable, en forme d’étoile et son jus particulier, reste aujourd’hui encore un des plus grands succès de la parfumerie dans le monde.

En 1992 également, il a été choisi pour réaliser les costumes du clip de Georges Michael « Too Funky ». Mais il a également voulu apposer sa patte dans l’histoire du clip, dont résulte une version alternative bien plus subversive que l’originale.
En 1997, la maison Thierry Mugler est finalement rachetée par le groupe Clarins.
En 2002, Thierry Mugler, décide de quitter le monde de la mode pour explorer d’autres formes d’expressions artistiques mais restera impliqué dans la direction artistique de sa marque jusqu’en 2013.


Clarins ferme la partie « couture », déficitaire, de la marque en 2003. D’autres stylistes se succèderont pour les collections de prêt-à-porter et les accessoires de la marque comme Rosemary Rodriguez (de 2008 à 2011) puis Nicolas Formichetti (de 2009 à 2013), David Koma (de 2013 à 2017) et enfin Cassey Cadwallader depuis 2017.

En 2019, après 20 ans sans avoir créé de nouvelle pièce de sa main, il dessine la robe qu’a porté Kim Kardashian au Met Gala. Cette création est directement influencée par les pièces d’archives faisant écho à la rétrospective Mugler au musée des beaux-arts de Montréal.

Cette exposition est présentée depuis septembre 2021 et jusqu’au 24 avril 2022 au Musée des Arts Décoratifs de Paris.

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Pierre Cardin: au Futur, jamais au Passé.

Pierre Cardin, né Pietro Costante Cardin le 2 juillet 1922 à San Biagio di Callalta, près de Venise, en Italie. Ses parents s’installe en France lorsqu’il a 2 ans et il grandit à Saint Etienne.
Il arrive à Paris en 1945, à vélo, et rentre chez Paquin, puis chez Schiaparelli. La même année il fait la connaissance de Jean Cocteau et du décorateur Christian Bérard,  et travaille sur le film  » La Belle et la Bête » où il participe à la création des costumes.
En 1946, il est le premier employé engagé chez Dior qui vient d’ouvrir au 30, avenue Montaigne.
En 1950, il fonde sa propre maison au 10, rue Richepanse (aujourd’hui rue du Chevalier de Saint Georges). Il crée des costumes de théâtre tout en proposant ses  propres créations. Il s’amuse du fait que tout le monde présente dans des caves. Il décide donc de présenter sa collection dans un grenier repeint en blanc du sol au plafond.

L’année 1954 voit le triomphe des robes bulles dans le monde entier. Cardin inaugure « Eve » sa première boutique au 118, rue du Faubourg Saint Honoré.
1957 est l’année de son premier voyage au Japon. On lui donne le titre de professeur honoraire à l’école de stylisme de Bunka Fukuso où il enseignera la coupe en trois dimensions pendant un mois.
En 1959, il présente la première collection de Prêt-à-Porter féminin au sein du grand magasin du « Printemps ». Il croit à la grande distribution. A l’époque, il est très critiqué par la chambre syndicale de la Couture, et contraint de démissionner. Trois ans plus tard, il reviendra à la chambre syndicale en tant que président.


1960 marque le lancement de sa première collection masculine, baptisée « Cylindre », qui sera présentée par 250 véritables étudiants recrutés dans les universités et qui défileront dans les salons de l’hôtel de Crillon. Il crée le département « Prêt-à-Porter Homme » comprenant la mode et les accessoires.
Il a été le tout premier à faire parler de lui dans les années 1960 avec sa mode expérimentale, inventeur du courant « futuriste » avec ses compères français André Courrèges et Paco Rabanne.


En 1961, sur les conseils de Coco Chanel, l’actrice Jeanne Moreau qui cherche des tenues pour son prochain film vient chez Pierre Cardin. C’est le début d’une relation passionnée.  « Jeanne et moi, on est comme un jersey, un tissu qui se détend mais ne lâche pas » avait-il joliment confié au sujet de cette idylle avec l’actrice qui aura duré quatre ans.

En 1966, il présente sa première collection « Enfants » portée par une ribambelle de triplés!
En 1968, il rencontre l’actrice Américaine, Lauren Bacall, qui porte cette année-là les robes « Cardines » qui avaient la particularité d’être des robes thermo-formées.
1970 voit la transformation du « Théâtre des Ambassadeurs » en « Espace Pierre Cardin » qu’il vient de reprendre. Il dédie le lieu au théâtre, à la danse, à la musique, à la restauration, à la peinture et aux expositions les plus variées. Le lieu a fermé définitivement ses portes en Mars 2016 après plus de 45 ans de rayonnement culturel.


Eternel passionné de l’espace et de la conquête de la Lune, il a le privilège lors d’un voyage aux USA de pouvoir se rendre à la NASA et devient à cette occasion le premier civil à enfiler la  combinaison spatiale de Buzz Aldrin.
En 1972, il lance son premier parfum « Pour Monsieur ». Il lancera pas moins de 15 parfums pour homme entre 1988 et 2014.
Le 23 Décembre 1974, à 52 ans, Pierre Cardin est le premier couturier à faire la couverture du TIME Magazine. Il pose debout, torse nu, uniquement vêtu d’une serviette de toilette Cardin en guise de pagne, les chaussettes tombant sur les chevilles, près d’un fauteuil et un miroir « Silhouette », eux aussi estampillés Pierre Cardin.  Sur cette image tout est dit ou presque : l’une des forces du couturier, c’est de savoir se diversifier.

En 1977, Pierre Cardin reçoit son premier « Dé d’Or », destinction destinée à récompenser la collection la plus créative de la saison. Fait rarissime, il en recevra deux autres: en 1979, pour sa collection printemps-été, et en 1982, pour sa collection automne-hiver.

1978: il est le premier couturier français à voyager en Chine.
En 1979, le style Cardin prend la voie des airs puisque le couturier signe le design intérieur et extérieur du Westwind 1124 de la compagnie Atlantic Aviation.
1980 marque la rétrospective de 30 ans de création présentée au public au Grand Palais à Paris, mais aussi à Tokyo et New-York.


Le 4 Mai 1981, le couturier devient propriétaire du célèbre restaurant Maxim’s de Paris, situé au 3, rue Royale. Grand collectionneur d’Art Nouveau, il va restaurer le lieu dans sa beauté originelle.
Toujours en 1981, il lance son premier parfum féminin: « Choc ». Douze autres parfums féminin suivront entre 1985 et 2014.
En 1983, il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur et reçoit les Insignes de Chevalier des Arts et des Lettres.
En 1987, il crée des costumes pour Maïa Plissetskaïa, l’une des plus grandes ballerines du monde.
Deuxième rétrospective en 1990 pour ses 40 ans de mode présentés entre autres à Londres, Kyoto, Mexico…

En 1991, grande première en Russie puisqu’il fait défiler ses modèles sur la Place Rouge de Moscou devant une foule de plus de 200000 personnes.
La même année, il reçoit le grade d’Officier de la Légion d’Honneur et est nommé Ambassadeur Honoraire de l’Unesco.
En 1992, il est élu Membre de l’Institut de France – Académie des Beaux-Arts.
En 1998, il inaugure le bateau « Maxim’s sur Seine » amarré au pied de la Tour Eiffel.
Le passage à l’an 2000 offre sa 3eme rétrospective pour ses 50 ans de création présentée à Paris, Shangai, Pékin, Los Angeles, Florence…
En 2001, il achète le Château du Marquis de Sade à Lacoste dans le Lubéron et y crée le Festival d’Art lyrique et de Théâtre de Lacoste qui a lieu chaque année au mois de juillet.
En 2006, il ouvre son musée « Passé-Présent-Futur » à Saint Ouen, près de Paris.

2007 est marquée par l’organisation d’un incroyable défilé présenté dans le désert de Gobi en Chine.
En 2010, il publie l’ouvrage « Pierre Cardin, 60 ans de création » chez Assouline, à l’occasion de sa 4ème tétrospective.
En 2011, il fait deux défilés, l’un sur un port-avion à Tianjin en Chine et l’autre à la Villa Médicis à Rome. La même année, il publie le livre « Maxim’s miroir de la vie Parisienne ».

En 2012, il défile sous la colonnade du Palais Brongniart, ancienne bourse de Paris, et sort le livre « Le Palais Bulles de Pierre Cardin » de Jean-Pascal Hesse (Editions Assouline).
L’année 2013 voit l’inauguration du « Bateau Ivre Maxim’s de Paris », destiné aux croisières à la découverte du Paris historique et présente également « Maxim’s la Nuit », collection haute-couture Maxim’s de Paris.


En 2014, il transfère son musée de Saint Ouen vers le centre de Paris au 5, rue Saint-Merri dans le Marais.
En 2016 il organise le premier défilé au sein de l’Institut de France à l’occasion d’un défilé rétrospective pour ses 70 ans de création.
A l’occasion du Salon du Meuble de Milan en 2017, la Galerie Carla Sozzani onvite Pierre Cardin pour une rétrospective de ses créations design.
En 2017, il présente 90 modèles iconiques lors d’un défilé Haute Couture à la résidence « The Breakers » – Newport (Rhodes Island, USA)
En 2018, exposition rétrospective « Pierre Cardin, la poursuite du Futur » au SCAD FASH Museum of Fashion+Film (Atlanta, USA).

Toujours en 2018, à l’occasion du 40ème anniversaire de la présence de Pierre Cardin en Chine, un spectaculaire défilé est organisé sur la Grande Muraille de Chine.
En 2019, au bord de la Mer de Bohai en Chine, Pierre Cardin présente la collection « Evolution » printemps-été 2020.
La même année, diffusion du film-documentaire « House of Cardin » au festival international du film de Venise. Le 20 Février 2020, inauguration de l’étoile Pierre Cardin sur le Walk of Stars de Palm Springs.


Bien que courtisé par de grands groupes, Pierre Cardin a dirigé seul son entreprise, dont il notait les recettes à la main sur un calepin. On estimait en 2019 que sa fortune était aux alentours de 600 millions d’euros.
Précurseur, visionnaire, génie des affaires, il multipliait les contrats de licence. En apposant sa griffe sur des cravates, des stylos, des sous-vêtements ou même des sardines à l’huile, ce génie des affaires avait fait de son nom une marque globale.
Un nom galvaudé d’après ses détracteurs. « La profession m’a agoni d’insultes. On disait que c’était vulgaire, que je ne tiendrais pas trois ans », confiait-il au Figaro en 2006. « Je n’avais pas de financier ; Christian Dior avait, lui, le soutien de l’empire Boussac. Moi, j’ai préféré garder les commandes donc il fallait trouver une solution. Les licences c’était idéal, même si parfois ce n’était pas une réussite. »
C’était peut-être vulgaire pour certains mais cela lui a garanti une indépendance financière qui lui a permis de réaliser ses rêves les plus fous, et il n’en manquait pas.
Après la disparition du grand couturier, la maison Cardin continue désormais à vivre grâce à son neveu Rodrigo Basilicati Cardin.

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ASICS x Vivienne Westwood sneakers GEL-KAYANO 26

Pour sa nouvelle collaboration avec la designer anglaise Vivienne Westwood, ASICS nous propose non pas une, mais deux versions de son modèle GEL-KAYANO 26 recouvertes d’un maillage imposant, l’une full white et l’autre full black.

Cette seconde collaboration alimente la fructueuse relation qui s’était jusque-là appuyée sur des imprimés « gribouillis » inspirés d’un thème de l’époque Renaissance. Elle se fond parfaitement dans la catégorie « équipement de course » tout en gardant la touche « Punk Anglaise » et la sensibilité créative tellement représentative de Vivienne Westwood.

 

De la « toebox » à la languette, la paire est surmonté par un filet ou maillage noir ou blanc qui se positionne au-dessous d’un système de serrage qui a remplacé le système de laçage habituel. Le logo ASICS argenté est apposé sur la languette. Le logo signature de Vivienne Westwood, est quant à lui apposé en travers sur le talon de la paire.

Bien que le « upper » semble très conceptuel, la midsole a tout d’une paire de running moderne. Habillée principalement de noir ou de blanc, elle combine la légèreté de la FlyteFoam et l’amorti GEL classique, lui apportant une sensation de support. La semelle extérieure en gomme vient compléter la silhouette de la paire. Quoiqu’il arrive que vous vouliez courir ou briller en soirée, cette nouvelle collaboration entre Vivienne Westwood et ASICS ne pourra que satisfaire votre amour de la mode et des sneakers Trendy.

La ASICS x Vivienne Westwood GEL-KAYANO 26 dans ces deux version est disponible cet Automne chez une sélection de revendeurs : The Broken Arm (Paris), Summer (Lyon), Starcow (Paris) et The Next Door (Paris), au prix de 240.00 €

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CHANEL: Rétrospective au Palais Galliera

À la faveur de sa réouverture après des travaux d’extension, le Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris, présente la première rétrospective à Paris d’une couturière hors normes : Gabrielle Chanel (1883-1971).

H. Kollar – G.Chanel au Ritz

En effet, après une importante campagne de travaux, le Palais Galliera peut désormais présenter sur deux étages des expositions temporaires de plus grande envergure ou bien exposer sa collection permanente. Aménagées dans les caves voûtées en briques rouges et pierres de taille, sur une superficie de plus de 700 m², les nouvelles salles améliorent l’expérience de visite du public. L’offre de services est également développée grâce à la création d’une salle d’atelier pour les activités culturelles et pédagogiques au rez-de-jardin et d’une librairie au rez-de-chaussée.
La fermeture pour travaux du Palais Galliera aura enfin été l’occasion de rénover 5 000 m² de magnifiques façades et ornements architecturaux.

Photo GM – Palais Galliera

L’occasion de re découvrir le lieu en visitant la rétrospective consacrée à Chanel. Dans ces années où Paul Poiret domine la mode féminine, Gabrielle Chanel, va dès 1912, à Deauville, puis à Biarritz et Paris, révolutionner le monde de la couture, imprimer sur le corps de ses contemporaines un véritable manifeste de mode.

Avedon – Gabrielle Chanel & Suzy Parker. 1959

Chronologique, la première partie évoque ses débuts avec quelques pièces emblématiques dont la fameuse marinière en jersey de 1916; elle invite à suivre l’évolution du style de Chanel à l’allure chic : des petites robes noires et modèles sport des Années folles jusqu’aux robes sophistiquées des années 30. Une salle est consacrée au N°5 créé en 1921, quintessence de l’esprit de « Coco » Chanel.

N°5 de Chanel

En regard du parcours articulé en dix chapitres, dix portraits photographiques de Gabrielle Chanel ponctuent la scénographie et affirment combien la couturière a incarné sa marque. Puis vient la guerre, la fermeture de la maison de couture…seule subsiste à Paris au 31, rue Cambon la vente des parfums et des accessoires. Viennent ensuite Christian Dior et le New Look, ce style corseté qu’elle conteste. Gabrielle Chanel réagit avec son retour à la couture en 1954 et, à contre-courant, réaffirme son manifeste de mode.

F.Kollar – mannequin descendant l’escalier rue Cambon.

Thématique, la seconde partie de l’exposition invite à décrypter ses codes vestimentaires : tailleur en tweed gansé, escarpin bicolore, sac matelassé 2.55, couleurs noir et beige bien sûr, mais aussi rouge, blanc et or… sans oublier les bijoux fantaisie et de haute joaillerie indispensables à la silhouette de Chanel.

Robes du soir rouges PE 1955 et AH 1970-1971

Gabrielle Chanel. Manifeste de mode occupe une surface de près de 1500 m– dont les nouvelles galeries ouvertes en rez-de-jardin. Sur un parcours jalonné de plus de 350 pièces issues des collections de Galliera, du Patrimoine de la Maison, de musées internationaux – le Victoria & Albert Museum de Londres, le De Young Museum de San Francisco, le Museo de la Moda de Santiago du Chili, le MoMu d’Anvers… et de collections particulières, cette exposition est une invitation à découvrir un univers et un style intemporels.

GABRIELLE CHANEL. MANIFESTE DE MODE – Du 1er octobre 2020 au 14 mars 2021
Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris
10, Avenue Pierre-Ier-de-Serbie 75116 Paris

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Drouault literie fête ses 170 ans

Drouault. Qui ne connaît pas cette entreprise centenaire passe à côté d’une histoire et d’un savoir-faire d’exception. Car Drouault, c’est avant tout une histoire de famille qui prend vie en 1850 dans la Sarthe.
C’est en plein coeur du Mans qu’un certain Paul Courboulay fonde une manufacture de traitement de plumes et de duvet. Près d’un demi-siècle plus tard, il s’associe au jeune Constant Drouault. Téméraire et curieux, Constant s’adonne à de nombreux voyages et parcourt alors le monde pour côtoyer de plus près l’industrie de la plume. Dès son retour, il valorise ces matières et permet à l’entreprise de se spécialiser dans le négoce de l’or blanc.

En 1910, Constant Drouault prend les rênes de l’entreprise jusqu’à sa mort en 1925. Ce sont ensuite sa femme et son fils Robert qui lui offrent une nouvelle impulsion. Les premiers oreillers, coussins et édredons font leur apparition. Après avoir investi dans une machine de nettoyage et de tri de plumes, un atelier de production est installé à Paris. Les clients, et notamment les grands magasins, sont alors livrés dans la journée. Le succès est immédiat. L’entreprise renaît en 1946 après avoir essuyé les affres de la guerre et c’est au tour de la troisième génération de reprendre le flambeau. Elle propose une collection baptisée « Haute couture » avec une gamme de produits 100% duvet.

Toujours fabriqués artisanalement avec minutie et passion, les petites mains de l’usine s’affairent sur les traversins, les oreillers et les édredons mais aussi les couettes qui font leur apparition en 1974 …. Et parce que l’entreprise évolue en technicité, elle propose dans les années 90 un traitement contre les acariens (tissus et duvets). En 2004, la plus ancienne usine mancelle intègre le groupe familial DODO permettant d’écrire un nouveau chapitre. Très rapidement Drouault, s’impose comme la marque premium du groupe. En 2009, la griffe lance le premier Surconfort® de matelas en plumes. Il sera très vite reconnu et deviendra l’un de ses produits phares. Deux ans plus tard, pour répondre à une demande grandissante, un nouvel atelier est créé au sein de l’usine et permet de doubler la capacité de production.
Et c’est cette même année que, consciente des enjeux environnementaux, Drouault entreprend des améliorations industrielles afin de mieux utiliser les énergies et l’eau. L’usine s’équipe d’un système de traitement et de récupération d’eau utilisée (baisse de la consommation de 40%) et l’installe sur les laveuses de plumes. Parallèlement, elle ajoute dans ses garnissages du duvet écoresponsable. Aujourd’hui certifiée Oeko Tex, la plus ancienne usine en activité au Mans garantit la qualité de ses produits, labellisés « Confiance textile » (aucune substance controversée et nocive pour la santé), signature internationale d’une production responsable, de la matière première jusqu’au produit fini. Dans l’univers de la literie, les établissements Drouault sont synonymes d’excellence. Véritable gage de qualité, le savoir-faire unique de la maison résulte d’une longue expertise dans la sélection des plumes de canards et d’oies, mais également dans le lavage, la stérilisation, le triage et l’assemblage du duvet.

 

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Guy Laroche – collection Madame C. printemps-été 2020

Guy Laroche propose une mini collection homme, sensuelle et sulfureuse pour la saison été 2020.

« Une femme élégante pousse la lourde porte en verre d’une boutique de luxe avenue Montaigne. Elle foule d’un pas décidé une épaisse moquette imprimé du logo marron et blanc Guy Laroche. »
Madame C. (jouée par l’actrice Françoise Fabian dans cet extrait du film sorti sur les écrans en 1977) incarne cette célèbre directrice d’agence de call-girls qui fit trembler le Tout-Paris jde la fin des années 60 jusqu’à l’aube des années 80. Cette collection est dédiée à ces filles et ces garçons libres qui pour quelques billets de cinq cents francs ont contribué au lustre de la France. » déclare Richard René pour Guy Laroche.

Cette collection est l’occasion, pour la maison fondée en 1957 de relancer sa ligne homme en dévoilant ces premières silhouettes à porter avec l’attitude nonchalante et sexy, propre aux félins apprivoisés qui arpentent les lobbys feutrés des palaces, en sandales grecques et pantalons de toile, veste, chemise et manteau imprimés du logo oversize des années 70, pull fin et mini short, comme si de rien n’était. La collection joue sur trois couleurs: le blanc, le noir et bien sur le marron du fameux logo seventies.

L’élégance nonchalante d’un costume blanc porté sur une chemise largement ouverte et des sandales, un blouson de daim ultra fin à même le torse associé à un micro short logotisé semblant revenir d’une virée à Ibiza, une combinaison taille basse confortable et chic, un ensemble composé d’un pantalon porté sous une tunique en voile, réinterprétation élégante d’une silhouette « baba cool » de Katmandou… le tout saupoudré d’accessoires clin d’oeil comme une maxi pochette imprimée de billets de 500 francs, les célèbres Pascal, mis en circulation en 69, année érotique.

On pourra bien sur trouver des tenues plus classiques dans la collection Homme, mais attachons-nous plutôt à la renaissance du style Laroche. Celui d’un couturier et d’une maison  qui était capable de sublimer une silhouette « de la rue » pour en livrer une version Chic digne des podiums, et qui savait « oser », comme oser déshabiller Mireille Darc en l’habillant d’un fourreau noir, mais ça c’est une autre histoire que nous vous raconterons prochainement.

www.guylaroche.com

 

 

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EMANUEL UNGARO – l’obsédé sensuel

«Emanuel Ungaro, parce qu’il aime les femmes, connaît les limites de la tolérance masculine, il créera un vêtement trop beau pour être arraché, mais assez malin pour suggérer de l’ôter avec tendresse» Christine Orban

Obsédé sensuel! Ce n’est pas moi qui le dit, mais lui qui le revendiquait.

Né en 1933 à Aix en Provence, Emanuel Ungaro, fils d’émigrés italiens, apprend le métier de tailleur avec son père. Il monte à Paris à l’âge de 23 ans où il rentre en formation chez le couturier espagnol Cristobal Balenciaga, qu’il considérera comme son Maître, et qui lui donnera le goût de la couleur. Ungaro dira plus tard que son père et Balenciaga lui ont tout appris. Après deux ans chez Courrèges, il ouvre sa maison de Couture en 1965, présentant une collection dans l’esprit futuriste très à la mode à cette période, créée avec peu de moyens, puis au fil des collections suivantes, il laisse apparaître sa marque de fabrique : des imprimés de couleurs vives et un art prononcé et parfaitement maîtrisé du drapé, avant de lancer une ligne de prêt à porter en 1968 puis une ligne homme en 1973. Il est certain que ses mélanges d’imprimés de fleurs et de pois, ses associations de rayures et de carreaux, des chocs de couleurs souvent vives et inhabituelles ouvrent de nouveaux horizons à la haute couture. 

«Il ne faut pas porter une robe, il faut l’habiter» aimait-il à dire. En 1980, il recevra un Dé d’Or, prix récompensant la meilleure maison de couture. Fou de couleurs et d’imprimés, il osait des mélanges qui chez d’autres auraient pu être improbables, mais qui chez lui donnait une idée d’opulence chic. Avec Ungaro, les matières sont fluides et la robe doit n’être qu’un faire-valoir des courbes du corps d’une femme libre de ses mouvements. Pas à pas, il avait développé sa maison, créant des licences de parfums, de lunettes, de chaussures… Empire qu’il avait revendu en 1996 à la famille Ferragamo. 

Emanuel Ungaro, marié et père d’une fille, avait commencé à prendre ses distances à partir de 2001, laissant à son principal collaborateur, Giambattista Valli, la direction artistique du prêt-à-porter et des accessoires, avant de se retirer du monde de la haute couture en 2004.

Le couturier, très fatigué depuis deux ans, s’est éteint le 21 Décembre 2019 à l’âge de 86 ans.

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Atelier Boivin: UN DES SECRETS LES MIEUX GARDÉS DE PARIS.

L’atelier Boivin, renommé pour sa fabrication à la main d’accessoires en soie, réalise des pièces pour les plus grandes maisons de Haute Couture et de Prêt à Porter, le sur-mesure, le milieu du cinéma mais propose également sous son nom, toute une gamme d’articles pour l’homme, la femme et l’enfant.

L’atelier Boivin est le dernier atelier parisien à détenir ce savoir-faire unique et à disposer en permanence de plusieurs milliers de références de matières comme des soieries jacquard, twill, grenadine, cachemire, laine ou coton… dans ses archives bientôt centenaires.

La situation de son atelier et de son show-room, en plein cœur de Paris, dans ce 2eme arrondissement dévoué au textile depuis le XIXe siècle, et la Révolution Industrielle. Sa parfaite maîtrise du prototypage, sa réactivité avec une production en délai court pouvant répondre aux demandes les plus urgentes, offre une souplesse et une attention précieuse pour sa clientèle. 

Une maison bientôt Centenaire! L’année prochaine, l’Atelier Boivin entrera dans le cercle restreint des maisons ayant cent ans. Retour sur la chonologie de l’histoire.

1920
CRÉATION DE L’ATELIER BOIVIN PAR JACQUES BOIVIN. A cette époque, l’atelier réalise principalement des cravates, des pochettes et noeuds papillon destinés aux grands magasins.

1972
REPRISE DE L’ATELIER PAR ANDRÉ ET DENISE GRANDJEAN. Ceux-ci travaillaient pour un spécialiste cravatier. Souhaitant prendre leur indépendance, ils acquièrent l’atelier de Monsieur Boivin.

1992
THIERRY ET SYLVIE GRANDJEAN SUCCÈDENT À LA TÊTE DE L’ATELIER. Deuxième génération qui développent l’atelier en choisissant de monter en gamme.

2014
REPRISE DE L’ATELIER PAR ARNAUD ET ANNE GILLIER. Ils développent le département « Travail à Façon » pour de nombreux détaillants ayant pignon sur rue.

2018
REPRISE DE L’ATELIER PAR FRANÇOIS-RÉGIS LAPORTE à la demande de Arnaud et Anne Gillier. François-Régis Laporte est à l’époque un des plus importants client de l’Atelier Boivin. Ce dernier décide de s’associer avec PHILIPPE LALANNE afin de pérenniser l’atelier et de préserver son précieux savoir-faire.

 

 

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Karl Lagerfeld 1933 – 2019

Commencer un article sur un homme que l’on admire est difficile, voir  compliqué. Trouver un titre accrocheur sur un homme qui a utilisé à son compte le plus large éventail des ressorts du marketing l’est encore plus alors autant jouer la simplicité.

Karl Lagerfeld, de son vrai nom, Karl Otto Lagerfeldt, né le 10 septembre 1933 à Hambourg en Allemagne et mort le 19 février 2019 à Neuilly-sur-Seine -France, fût certainement l’un des plus grand couturier du 20eme siècle. Touche à tout de génie, il fut également photographe, mais aussi réalisateur et éditeur.

Il fut directeur artistique de la maison italienne Fendi à Rome à partir de 1965, de la maison de couture Chanel à Paris à partir de 1983, et de sa propre ligne à partir de 1984.

Sa vocation de couturier remonte précisément au 13 décembre 1949 lorsqu’il accompagne sa mère à son premier défilé de mode, celui de Christian Dior. Dès lors, ce jeune passionné de dessin, se met à dessiner des modèles.

En 1952, Karl et sa mère quittent l’Allemagne et s’installent à Paris, alors LA capitale de la mode. Il est d’abord élève dans une école privée, puis au lycée Montaigne.

Après avoir travaillé en tant qu’illustrateur de mode, il s’installe en 1954 au 7 quai Voltaire dans un hôtel particulier. Le 25 novembre de la même année, il remporte le premier prix du concours du « Secrétariat international de la laine », organisé par la marque Woolmark, ex-æquo avec Yves Saint-Laurent. Le couturier Pierre Balmain, qui fait partie du jury, le remarque et le recrute comme assistant de 1955 à 1962. C’est le début pour lui d’une brillante carrière professionnelle.

La rivalité entre Yves Saint Laurent et Karl Lagerfeld date de cette époque : Yves Saint Laurent évoluant en Haute Couture, Karl Lagerfeld choisissant le prêt à porter.

De Jean Patou à Fendi

En 1959, Karl Lagerfeld est nommé directeur artistique chez le couturier Jean Patou. Peu de temps après, il choisit de mener une carrière de styliste indépendant contractuel et de créer des collections de mode, successivement pour la France, l’Italie, l’Allemagne et le Japon. En 1963, il innove en dirigeant le prêt-à-porter et en créant les accessoires de la marque de mode Chloé, et cela durant vingt années, jusqu’en 1983.

Depuis 1965, il travaille également pour la maison italienne Fendi à Rome, dont il crée le logo.

De Chanel à H&M en passant par le gilet jaune

En 1983, Lagerfeld est nommé directeur artistique pour l’ensemble des « collections Haute couture, prêt-à-porter et accessoires » de la maison Chanel qui à l’époque frôle la fermeture, et dont il doit relancer l’activité pour éviter sa disparition.

«Mon travail ce n’est pas de faire survivre le tailleur Chanel, mais de le garder vivant.» dit-il.

Pour réveiller cette « Belle au bois dormant », il choisit le mannequin Inès de La Fressange pour représenter l’image de Chanel. Elle est le premier mannequin à signer un contrat d’exclusivité avec une maison de haute couture et la première à devenir autant médiatisée dans l’histoire de la mode. L’inspiration de Lagerfeld est basée sur l’esthétisme et l’histoire de Coco Chanel. Il ne se contente pas de faire du Chanel, il réinvente le style Chanel selon ses idées : «La personnalité commence où finit la comparaison.»

N’étant pas intéressé au chiffre d’affaires, ne mettant jamais son « nez dans les comptes », il est soutenu par Alain Wertheimer propriétaire avec son frère de la maison de couture et dispose d’« une liberté totale » selon ses dires.

Connu pour sa liberté de pensée et de ton, il sait imposer ses choix, parfois avec un franc parler qui lui est propre. Souvent acerbe, toujours spirituel, ses petites phrases, les « Karlismes » comme il les appelait, claquaient comme un coup de cravache : «La méchanceté est excusable si elle est spirituelle. Si elle est gratuite, elle est impardonnable.»

En 1989, Inès de la fressange laisse la place à une jeune inconnue allemande, Claudia Schiffer que Karl Lagerfeld propulsera au firmament des top modèles de l’époque.

En 1986, il avait choisit l’actrice Carole Bouquet comme égérie du parfum N°5 qui le restera jusqu’en 1996, et la chanteuse et actrice Vanessa Paradis pour incarner Coco. Chanel sous son impulsion habille les jeunes actrices du cinéma français mais aussi les stars de la scène internationale. Il créera ainsi des tenues pour Madonna et Kylie Minogue et Nicole Kidman incarnera le parfum N°5 dans un clip mis en scène par Baz Luhrmann en 2004.

En 2004 également, le couturier créé la polémique en lançant une « collection capsule » de prêt-à-porter de trente vêtements pour H&M. Dans certaines boutiques, la collection est vendue en quelques minutes. Irrité par le manque de qualité des matières et des finitions, et par le peu de vêtements mis en vente dans les magasins de la chaîne, et devant la déception des clients, Lagerfeld déclare : « Je trouve pénible que H&M ait contrarié tant de gens. C’est du snobisme de faire de l’antisnobisme. »

Son irrévérence et son sens de l’humour lui permettent de toujours prendre du recul par rapport au milieu aseptisé de la mode. Se prendre au sérieux oui, mais pas trop. «Les stylistes qui se prennent la tête, je trouve ça assommant, ridicule ; faire des robes, c’est important, mais ce ne sont que des robes. On n’est pas Kierkegaard quand même !»

En 2007, deux ans après avoir revendu toutes ses marques (la Lagerfeld Gallery, une collection sous licence pour hommes et femmes et des accessoires, la boutique parisienne de la Rive Gauche et la boutique de Monaco) à Tommy Hilfiger pour 30 millions de dollars, Karl Lagerfeld lance une nouvelle ligne, K par Karl.  C’est à cette période qu’il est rejoint chez Chanel par Amanda Harlech, l’ancienne consultante de John Galliano.

En 2008, il surprend tout le monde en acceptant d’être l’égérie d’une campagne de prévention pour la sécurité routière où il arbore un gilet jaune sous le slogan : « C’est jaune, c’est moche, ça ne va avec rien, mais ça peut vous sauver la vie »

Les défilés de la maison Chanel ont toujours crées la surprise tant par leur mise en scène innovante et souvent grandiose que par l’originalité et la technicité des matières. On gardera en mémoire la reconstitution du 1er étage de la Tour Eiffel sous la nef du Grand Palais, le supermarché Chanel, la villa et ses jardins, la fusée ou la magnifique plage de sable fin.

En 2013, il réalise le court-métrage « Once Upon a Time » à la Cité du Cinéma de Luc Besson à Saint-Denis avec Keira Knightley dans le rôle de Coco Chanel et Clotilde Hesme dans celui de sa tante Adrienne Chanel.

Infatigable, toujours en avance de 2 coups comme un joueur d’échecs, ses multiples activités reposaient sur une large équipe de stylistes qui l’assistaient tant chez Fendi, chez Chanel ou pour sa propre marque. Il disait avoir un contrat « à vie » avec la maison Chanel, qui n’a jamais démenti…

«Je suis devenu comme le crocodile de Lacoste. Il va bientôt falloir me coudre sur les vêtements.»

Illustration Agnès Solange pour Blakemag

 

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